Le 26 novembre, Jean Castex a annoncé la reprise des sports individuels dans un stade ou un terrain à découvert, dans un rayon de vingt kilomètres et pendant trois heures. Une excellente nouvelle pour les amateurs de golf, d’équitation, de sports nautiques, d’athlétisme mais aussi de tennis.

Depuis samedi dernier, le monde du sport peut souffler. Du moins une partie. La pratique des sports collectifs et des sports de combat reste proscrite, à l’exception des professionnels et des autres publics prioritaires (les étudiants en STAPS et les élèves dans le cadre des cours d’EPS notamment). Pour les autres disciplines, il s’agit d’un véritable soulagement. « Cette reprise constitue une excellente nouvelle pour la pratique sportive en extérieur dans nos clubs. Je remercie le ministère des Sports et l’ensemble des services de l’Etat concernés pour la qualité de leur écoute ». Le président de la Fédération française de tennis, Bernard Giudicelli, retrouve le sourire. Les longues discussions avec les pouvoirs publics se sont avérées fructueuses. Ces derniers ont été convaincus par l’efficacité du protocole sanitaire mis en place par les clubs dès le printemps dernier. Les gestes barrières sont les mêmes qu’au mois de mai et sont bien connus : port du masque obligatoire dans l’enceinte du club, lavage des mains au gel hydroalcoolique, respect d’une distance de deux mètres entre les joueurs… Les vestiaires demeurent fermés et les réservations s’effectuent uniquement sur internet.

Au Cercle Athlétique de Montrouge (CAM), club de la banlieue parisienne, la reprise du tennis semble ravir tous le monde : les joueurs, les professeurs et le personnel administratif. Pour Corentin Lavat, membre du club depuis son plus jeune âge, la reprise du tennis « est une super nouvelle ». Ce jeune homme de 22 ans insiste sur l’importance du sport dans son quotidien : « j’ai toujours joué deux ou trois fois par semaine. Même si je sais qu’il y a plus grave dans la vie, je ressentais un véritable manque ».  Il savoure son retour sur les courts même si, dans un premier temps, jouer plusieurs fois par semaine parait compliqué. Seule la pratique en extérieur demeure autorisée. Il pleut régulièrement à cette période de l’année et la nuit tombe à partir de 17h. Les joueurs du CAM ne sont pas les moins bien lotis. Le club dispose de 6 courts extérieurs (sur 17 au total). Deux d’entre eux sont même dotés d’un éclairage. Tous les autres clubs n’ont pas cette chance.

Les professeurs de tennis paraissent également contents de reprendre une activité professionnelle. Hervé Boulch, enseignant au club depuis près de vingt ans, « retrouve progressivement un quotidien normal ». A la différence du premier confinement, il s’est rendu deux fois par semaine au club pour entrainer l’équipe première, composée de joueurs au statut semi-professionnel. Comme chaque professeur, il veille au respect du protocole sanitaire au sein des cours qu’il anime. «Nous sommes habitués aux gestes barrières, nous les reproduisons volontiers s’ils nous permettent d’exercer notre métier ».  

Si les clubs de tennis ont retrouvé leur principale activité, tout n’est pas comme avant. Toutes les activités annexes sont à l’arrêt. Samuel Jouannot, qui travaille au secrétariat du CAM, constate « un faible dynamisme dû à la fermeture du restaurant du club, de la salle de sport et du terrain de football, lieu propice aux rassemblements collectifs ». Les stages pour enfant restent interdits. Tout comme la compétition dont la Fédération espère une reprise pour début 2021. Mais les amateurs de tennis seraient culottés de se plaindre. Leur sport fait partie des rares dont la pratique est autorisée aujourd’hui. Cela suffit amplement à leur bonheur.

Raphaël Hazan