Yaël Lévy, 50 ans, est une intermittente du spectacle dans le monde du cinéma, depuis 10 ans. Comme tous les artistes, elle a été touchée par la crise sanitaire et nous explique comment elle vit cette période inédite. 

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier ?

« Je fais un travail un peu particulier, lié à toutes les recherches nécessaires à l’élaboration d’un film. Cela peut être des recherches directement liées à l’écriture du scénario ou en complément de documentation. J’interviens aussi en tournage ou en préparation de film. Je peux être amenée à chercher des images d’archives, d’actualité ou des photos. En post-production, on peut me demander de chercher des documents ou de faire des recherches plus approfondies. »

Qu’est-ce que la Covid-19 a changé dans votre vie ?

« Dans le cinéma ça a été très dur pendant le premier confinement car les tournages se sont arrêtés. Mais ils ont repris assez vite donc, dès l’été, tout le monde était dans les starting-blocks. En revanche, pendant le deuxième confinement, les tournages ont continué. Ce qui sauve le cinéma c’est son statut d’industrie, avec une capacité d’adaptation forte. Un protocole sanitaire a tout de suite été mis en place pour que l’on puisse reprendre notre activité. Ce qui a été difficile, ce sont les trois premiers mois de confinement puisque tout s’est arrêté du jour au lendemain et je n’avais plus de travail. »  

Avez-vous reçu des aides ?

« Il faut savoir que mon statut me permet d’être à l’abri car je touche un minimum salarial même si je ne travaille pas. Il y a eu tout de suite un système de décalage de droits. Je n’ai pas vraiment reçu d’aides mais j’ai bénéficié d’un système d’indemnisation propre aux intermittents du spectacle. C’est un système bien organisé puisque Pôle Emploi nous apporte un complément chômage quand on ne peut pas travailler pendant tout le mois. Ensuite, Audience, qui est la mutuelle des intermittents, nous a donné en avance les congés payés au printemps dernier et ils ont avancé les versements pour qu’on ait un petit peu de trésorerie. »

Comment envisagez-vous l’avenir ? 

« On est dans une situation bancale ! Ce qui est compliqué, c’est l’inconnu. Mais cela fait aussi partie de notre métier. C’est plus sur le long terme que je risque d’avoir des répercussions, à cause des annulations de films par exemple. Comme on ne sait jamais de quoi demain sera fait, c’est complexe. Mais la situation est beaucoup plus alarmante pour le spectacle vivant qui s’est totalement arrêté, contrairement à notre secteur. Ce qui est dur, c’est qu’on a souvent eu l’impression que la culture passe au second plan. C’est compliqué de faire la part des choses, notamment quand on parle de « produits de première nécessité ».»

Lucie Lanzon