Depuis huit ans, Sandrine Lesage travaille comme animatrice d’équipe et conseillère de vente pour la marque de bijoux Victoria. Habituée de la vente à domicile, elle a dû s’adapter et réorganiser son activité pour poursuivre ses ventes.

Dans le salon, qui parfois se transforme en boutique de joaillerie, une demi-douzaine de sacs noirs sont alignés. Ils renferment une collection entière de bijoux. Des commandes sont joliment empaquetées sur un buffet, prêtes à être livrées. L’agenda de la conseillère de vente est rempli pour le week-end. Entre livraisons et réunions, l’activité de Sandrine Lesage se porte bien. Pour autant le confinement a chamboulé le secteur de la vente à domicile. « La première fois, ça a été une grosse claque. Mais en octobre nous étions mieux préparés et heureusement parce que 50% du chiffre d’affaires est réalisé pendant les trois derniers mois de l’année » assure l’auto-entrepreneuse, heureuse d’avoir éviter une « catastrophe ». Avant même l’annonce du deuxième confinement, Victoria a lancé sa boutique en ligne avec un accès personnel pour chaque conseillère de vente, plus de 8 000 en France. « Grâce au système de fidélité, les clientes sont renvoyées vers le compte de leur conseillère, nous restons en charge de la réception ou de la livraison et nous sommes commissionnées comme pour les ventes physiques. » Accessible depuis le 21 octobre, la plate-forme numérique a permis de poursuivre les ventes en limitant les déplacements. Un bon moyen de sauver les meubles même si cela n’a pas empêché une chute du chiffre mensuel. Pourtant, Sandrine Lesage fait exception à la règle. Son activité personnelle a grimpé de 30% avec 16 000 euros de chiffre sur le mois de novembre. « C’est une question d’implication ! Je suis coincée chez moi alors je m’investis encore plus que d’habitude. Puis si je ne travaille pas, je ne peux pas compter sur le chômage. » L’auto-entrepreneuse dynamique s’avoue passionnée par son activité, une force qui l’a poussée à redoubler d’efforts.

Une flopée d’alternatives personnelles

Le confinement a signé le retour des visioconférences, réticente au début à cause de l’absence de contact, Sandrine Lesage s’est finalement adaptée aux échanges à distance. Mais elle préfère la façon dont ils ont été mis en place au mois d’octobre. Finies les vidéos chacun chez soi, ou presque. Cette fois la conseillère pouvait se déplacer chez une hôtesse, une cliente organisant la réunion, et présenter les bijoux en vidéo depuis le domicile de la cliente. « Cela a mieux fonctionné, on a retrouvé un semblant des réunions physiques, les clientes jouaient les mannequins pour montrer les bijoux à leurs amies » se souvient-elle. Malgré tout, rien ne vaut un vrai retour d’expérience, alors Sandrine a ouvert sa maison aux clients avec des invitations privées pour accéder à un showroom d’une heure en direct de son salon. « J’organise des rendez-vous individuels pour que les clients découvrent et essayent la collection. Je suis à cheval sur les mesures sanitaires, du gel hydroalcoolique ou des lingettes désinfectantes sont à disposition et, entre chaque visiteur, je désinfecte toute la pièce. » Fière, la conseillère de vente garantit un service d’hygiène irréprochable. La formule remporte un franc succès, mais pour élargir sa clientèle, Sandrine lance l’opération « Courrier aux voisins ». « Une nuit l’idée m’est venue et le lendemain avec mon fils on a rempli les enveloppes avec des petits catalogues. J’ai écrit un petit mot à la main pour donner à mes voisins l’envie de me lire. Puis nous avons fait la tournée des boîtes aux lettres du quartier ». Avec 280 courriers déposés, la maman se félicite de son initiative qui s’est avérée payante. « Plusieurs gens sont venus grâce à ce petit mot et j’ai rencontré de nouvelles têtes, ce qui n’est pas plus mal quand on est coincé chez soi » s’amuse-t-elle. Elle a déjà recommandé l’idée à son équipe de 50 conseillères. Alors que les ventes à domicile standards ont repris depuis plus d’une semaine, Sandrine prévoit de poursuivre certaines de ses idées. Elle préfère retenir les points positifs du confinement : « Cela m’a fait sortir de ma zone de confort et c’est agréable de se renouveler même quand c’est une obligation ». De nouvelles complications risquent d’arriver avec la mise en place du couvre-feu mais la conseillère n’est pas inquiète. Au contraire, elle est prête à toute éventualité.

Cécile Vassas