« Un lieu de production agricole en ville ». C’est le projet que se sont lancés trois amis marseillais à travers l’écovillage Marseille Vert. Actuellement en recherche d’un terrain dans la cité phocéenne, le trio se lance le défi du tout bio et extra local.

Remettre les mains à la terre. Agnès Olive, Sophie Biamino et Bertrand Fournier souhaitent impulser une nouvelle dynamique pour un monde en transition. Tous les trois veulent fonder un cent-douzième quartier-village dans la seconde plus grande ville de France. L’idée s’est concrétisée pendant le premier confinement, désormais le projet est mûr. Au programme, espaces cultivables, bibliothèque, recyclerie, épicerie bio et locale, plusieurs espaces de restaurations végétariens, une brasserie et bien plus encore… Un objectif ambitieux, mais accessible pour Agnès Olive qui souhaite « inspirer le changement en passant d’une prise de conscience aux actes. » Un projet voulu 100% écolo, culturel et social.

« On a eu cette folie de mondialisation, maintenant, il faut revenir sur nos erreurs »

Produire et consommer au même endroit. Avec la production agricole au cœur de leur projet, les trois Marseillais comptent bien donner un souffle nouveau à la planète et au vivant. D’autres exemples de fermes urbaines existent déjà dans la métropole, notamment le Talus, qui propose des légumes cultivés entre l’autoroute L2 et les voies de chemin de fer. « Nous avons de la chance, dans les Bouches-du-Rhône, toutes les conditions sont réunies pour pouvoir cultiver la terre toute l’année » s’émerveille celle qui est encore journaliste. Les produits issus des plantations se retrouveront dans les espaces restauration de l’éco-lieu. En parallèle, l’épicerie solidaire vendra en vrac. « Produire localement, c’est l’avenir. On a eu cette folie de mondialisation, maintenant, il faut revenir sur nos erreurs et réapprendre à vivre de façon plus indépendante » affirme Agnès, convaincue.

Pour les créateurs du projet, il ne manque plus qu’un terrain pour commencer l’aventure. Le Printemps marseillais, nouvellement à la tête de la ville, s’est justement engagé à développer l’agriculture urbaine. « On est dans des groupes de travail municipaux. La concrétisation est en pleine négociation. Pour l’instant, rien n’est signé mais on a visité plusieurs lieux dans les 2ème et 3ème arrondissements » confie la quinquagénaire à l’origine de ce projet. Malgré une localisation encore floue, les fondateurs comptent bien planter leurs premiers légumes dès 2021. L’objectif est clair : créer une micro-société inspirante, capable d’être dupliquée dans la métropole. « Le village Marseille Vert sera un petit laboratoire des initiatives de demain » se réjouit l’ancienne écrivaine.

Un projet pédagogique et éducatif

Les porteurs de l’écovillage veulent insuffler un nouvel air, plus vert, dans les rues de Marseille. Un projet avant tout pédagogique. « Si on veut rester à Marseille, c’est pour avoir une visibilité, donner envie aux gens de changer et leurs donner les clefs pour le faire. On aurait pu partir en Ardèche et faire notre petite vie entre copains mais ce n’est pas le but ! » explique Agnès Olive. En s’installant au sein même de la ville, les trois amis espèrent attirer les gens et les convaincre de changer fondamentalement leurs habitudes. Un bureau d’études sera mis en place au cœur de l’éco-lieu. Il répertoriera toutes les initiatives écologiques de la région pour mieux orienter les citoyens. Tout part d’un constat simple : on ne peut pas continuer indéfiniment à importer des produits du monde entier. Animés par leurs convictions, le trio dynamique n’est pas à court d’idées. Désormais, l’écovillage Marseille Vert est dans les engrenages, ça ne devrait plus être qu’une question de temps.

 

Jean-Baptiste Robert