Après un suspense insoutenable durant la nuit du 8 au 9 novembre, nous savons désormais qui est le 45ème Président des États-Unis. Il s’agit du candidat républicain, Donald Trump.

Le monde s’est levé mercredi matin avec le regard tourné vers l’Amérique, afin de savoir quel était le nouveau visage des États-Unis pour ces quatre prochaines années. Le peuple américain a voté, après 8 ans sous l’ère Obama, soit deux mandats consécutifs du Président (démocrate) sortant, pour le changement en la personne du milliardaire républicain. Ce phénomène d’alternance politique devient de plus en plus constant dans l’histoire de la présidence américaine. C’est ainsi que le changement a eu raison de celle qui aurait pu devenir la première Présidente des États-Unis, Hillary Clinton. À l’heure où nous écrivons ces lignes, 98 % des voix ont été révélées.

Donald Trump remporte officiellement la présidentielle en obtenant les votes de 290 grands électeurs, 270 étant nécessaires pour constituer la majorité et triompher.  Sa rivale dispose quant à elle de 228 votes sur les 538 grands électeurs. Par la même occasion, les républicains conservent le Sénat américain avec 51 voix, contre 47, mais aussi la Chambre des représentants, en récoltant plus de 236 voix, contre 191 pour les démocrates. Cependant, une chose rare s’est produite, comme seules les élections au suffrage universel indirect peuvent en témoigner. Hillary Clinton, candidate vaincue possède malgré tout plus de votes que Donald Trump (59 333 439 contre 59 165 778 voix). Cela s’explique par la taille démographique de certains États qui rapportent forcément plus de voix que d’autres.

Mais la victoire de Trump est sans appel, sans contestations possibles, comme en atteste la différence de grands électeurs alors que la partie était loin d’être gagnée. En effet, les sondages voyaient la candidate démocrate s’imposer encore la veille le lundi 7 novembre, avec plus de 3,3 points d’avance. Sauf que la marge d’erreur dans certains États était critique, ce qui a vraisemblablement tourné à l’avantage du républicain dans les « swings States », dont la Floride, l’Ohio et la Caroline du Nord. Ces États ont pratiquement tous voté pour lui. La démocrate a en résumé remporté toute la côte Est et Ouest du pays, même la Californie, État majeur à 55 grands électeurs, mais cela ne lui a pas suffi pour l’emporter. La carte des États-Unis est alors dans sa grande majorité républicaine.

Le peuple a bel et bien choisi son camp, celui de Donald Trump, l’homme qui incarne le renouveau. Sa campagne politique aura laissé des traces, fait le buzz, mais aura aussi conduit à sa victoire. On peut retenir sa haine des latinos, ses insultes discriminantes envers les femmes ou encore ses dérapages face à Hillary Clinton lors des débats télévisés… En cela, il s’agit surtout de la victoire d’une Amérique blanche et rurale. Le pays a tranché, face à ce qu’on pouvait appeler la pire campagne présidentielle de toute l’histoire des USA, pour un homme et ses idées aussi surprenantes soient elles.

Dans son programme, on peut s’attendre alors à une expulsion de 5 à 6,5 millions d’immigrés clandestins ainsi qu’à la construction d’un mur entre le Mexique et les États-Unis. Concernant la lutte contre le terrorisme, le futur Président souhaite collaborer militairement avec la Russie et les pays du Moyen-Orient. Il veut aussi mettre la main sur le pétrole de la région pour priver Daech de ressources. Au niveau des impôts, il prône une baisse massive des taxes. Quant au réchauffement climatique, Donald Trump n’y croit pas et ne compte pas appliquer le Traité de Paris sur la COP 21. Au contraire, il veut relancer les mines de charbon pour créer des emplois.

Rebecca Domenica, une américaine originaire de Philadelphie:

« D’habitude, je m’intéresse seulement au parti démocrate. Mais à cause de la présence de Donald Trump, je me suis intéressée aussi bien aux primaires républicaines que démocrates. Je ne vote pas forcément pour un parti, mais plutôt pour celui qui fera le meilleur travail. Je préfère largement Hillary Clinton. Cependant, Trump et Clinton ont un programme auquel je n’adhère pas complètement ; je crois que le républicain n’est nullement en mesure de tenir ce poste. J’admets que les publicités et autres campagnes ont influencé mon choix pendant cette élection. Et il faut remarquer que les jeunes sont les cibles principales puisque ces spots sont plus accessibles que les articles dans les journaux. Et, jusque devant les points de vote, les partisans essaient de te convaincre de voter pour leur candidat. Le fait que les deux candidats soient mêlés à divers scandales m’inquiète. Plus particulièrement en ce qui concerne les accusations de Trump et le harcèlement sexuel. J’ai l’impression que ces élections ont causé une certaine division au sein même des Etats-Unis et je pense que cela va continuer. »

Le nouveau Président des États-Unis prendra ses fonctions dans la Maison Blanche le 20 janvier 2017.

Julien Philipakis