Les 20 et 27 novembre auront lieu les primaires de la droite. À cette occasion, les citoyens pourront voter pour le candidat qu’ils désirent voir représenter la droite lors des élections présidentielles. Il en est de même pour la gauche. Le Parti Socialiste (PS) organisera les 22 et 29 janvier 2017 des primaires. Nous constatons que les primaires prennent de plus en plus de place dans le milieu politique français. C’est notre dossier de la semaine.

En quoi consistent les primaires et quels sont les types d’élection ?

L’élection primaire consiste à désigner un candidat d’un parti politique pour une élection particulière. Généralement, l’élection primaire est mise en place pour élire un candidat qui représentera le parti en question lors des élections présidentielles. Cependant, il y a des exceptions, comme lors des municipales de 2014. En effet, lors de ces élections, le PS. avait planifié des primaires à Aix-en-Provence, Béziers, Boulogne-Billancourt, le Havre et Marseille. L’UMP (devenu Les Républicains) avait aussi constitué des primaires pour les villes de Paris et Lyon.
De manière générale, nous distinguons deux types de primaires. Premièrement, nous avons les primaires fermées, où seuls les adhérents du parti peuvent voter. C’est la formule privilégiée par les partis politiques. Deuxièmement, nous avons les primaires ouvertes, où l’ensemble des citoyens peut voter. Certaines personnes profitent des primaires ouvertes pour faire « barrage » à des candidats qu’ils ne souhaitent absolument pas voir prendre part aux élections présidentielles. En France, la première élection primaire ouverte était celle organisée par le PS, en 2011, en vue des élections présidentielles de 2012.

L’historique des primaires en France et aux États-Unis

En France, c’est Charles Pasqua, en 1990, qui est le premier à envisager l’instauration d’une élection primaire, pour départager Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing, afin de représenter la droite lors des élections présidentielles de 1995. Finalement, la première élection primaire (fermée) sera organisée par le Parti Socialiste, le 5 février 1995. Lors de cette élection, c’est Lionel Jospin qui sera désigné pour représenter le PS aux présidentielles. Depuis, plusieurs élections primaires ont été organisées. Il faut savoir que dans l’Hexagone, les primaires ne sont encadrées par aucune loi. Toute l’organisation est à la charge des partis politiques.
Aux États-Unis, pays où les primaires sont une institution, ces élections sont réglementées par la loi. Elles se sont démocratisées au cours du 20ème siècle. Au fil du temps, elles ont remplacé la désignation classique des candidats par les partis politiques. Concrètement, Il est obligatoire d’avoir été désigné lors des primaires de son parti pour se présenter aux élections présidentielles. Cette règle se décline aussi au niveau local et fédéral.

L’organisation des primaires en France et aux États-Unis

En France, les primaires sont structurées comme la présidentielle. En effet, plusieurs candidats se présentent et un candidat est désigné, au scrutin direct, pour participer aux élections présidentielles au nom du parti.
Dans le pays de l’Oncle Sam, le système est plus complexe. Ce sont des milliers de délégués qui choisissent le candidat de leur parti lors d’une convention nationale estivale. Ces délégués sont désignés lors de primaires qui se déroulent dans les cinquante Etats des États-Unis. Chaque Etat dispose d’un nombre limité de délégués à envoyer à la convention nationale, en fonction du poids démographique de chacun.

Quel est l’intérêt d’organiser des primaires ?

Pour le politologue Pascal Perrineau, les primaires permettent de « dégager un candidat porteur d’une légitimité supérieure. » De par leurs votes, les participants aux primaires accentuent l’aura du candidat désigné. De plus, les militants et sympathisants sont davantage impliqués. Un sondage paru en juin 2009 indique que plus du trois quarts des personnes interrogées se disent favorables « à ce que les partis organisent des primaires ouvertes aux sympathisants et aux adhérents. » En 2006, les primaires fermées, organisées par le PS, ont engendré une augmentation du nombre d’adhérents.
L’organisation de primaires peut favoriser le pluralisme. Lors des premières primaires organisées en France par le PS, seuls deux candidats étaient présentés. En 2011, ils étaient 6.
Cependant, la généralisation des primaires (chemin que les politiques prennent) peut produire de la lassitude chez les citoyens.

Focus sur les primaires 2016 à droite

Dans quelques jours auront lieu les premières primaires de l’histoire de la droite française. Le premier tour aura lieu le 22 novembre et le second tour le 27 novembre, s’il n’y a pas de majorité absolue au premier tour. Le jour du scrutin, 10 228 bureaux seront installés. Pour avoir plus de précisions sur le bureau où l’on peut voter, le comité d’organisation des primaires a ouvert le site monbureau.primaire2016.org. Ce seront des primaires ouvertes, cependant, pour participer, les votants devront respecter quelques conditions. À savoir, être inscrit sur la liste électorale au 31 décembre 2015 (ou avoir 18 ans avant les élections présidentielles de 2017), verser deux euros par tour de scrutin aux frais d’organisations et s’engager sur l’honneur en signant une charte où il est stipulé la phrase suivante : « je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France. » Sept candidats se présenteront : Alain Juppé, Bruno Le Maire, François Fillon, Jean-François Copé, Jean-Frédéric Poisson, Nathalie Kosciusko-Morizet et Nicolas Sarkozy. Ils ont déjà commencé à faire campagne à travers des meeting et des débats télés. Selon les dernières estimations, Alain Juppé serait pressenti pour représenter la droite lors des élections présidentielles de 2017.

L’échéance est proche. Dans quelques jours nous saurons quel candidat représentera la droite, et dans un peu plus de deux mois nous connaîtrons le candidat qui représentera la gauche. À cet effet, nous saurons si ces primaires insufflent une vraie dynamique aux candidats. Rendez-vous en 2017 !

Azir Said Mohamed Cheik