Applaudissements. Sur la place des Tanneurs, dimanche soir, les Aixois ont pu entendre de longues ovations au QG de campagne de François-Xavier de Peretti. « Nous ne fêtons pas la victoire des urnes mais la victoire des cœurs ! »

En effet, ce n’était pas les résultats décevants du premier tour des élections municipales aixoises qui pouvaient réjouir les sympathisants du MODEM. Avec 8,25% des suffrages, de Peretti ne peut que fusionner avec d’autres partis au second tour, dimanche prochain, pour contrebalancer le poids lourd de la droite.

« En politique, il y a des victoires et surtout des échecs »

Dès l’annonce des premiers résultats officiels vers 9 heures, François-Xavier de Peretti, entouré de ses fidèles acolytes, est sorti de derrière le rideau pour s’exprimer. Cassant, il n’a pas mâché ses mots envers sa rivale de toujours et heureuse gagnante ce soir-là : Maryse Joissains. « Hélas ! » Lâché comme un soupir de colère et d’impuissance, l’homme déchu prévoit maintenant de s’allier avec le PS afin de faire un contre poids face aux partis de droite. Stéphane Salord, enseignant à l’IEP d’Aix en Provence, analyse la situation : « Nous sommes les victimes co-latérales du franc coup de barre à droite et des déceptions des Français face aux attitudes du gouvernement ».

Pourtant, avec la poussée du Front National et le score non négligeable de l’UDI, le parti de de Peretti est plutôt mal en point à Aix-en-Provence. « Il faut créer une opportunité et discuter rapidement. Il n’y a pas à hésiter, à se rassembler contre Maryse Joissains. » Le discours ne change pas : déterminé coute que coute pour en finir avec la maire d’Aix, FXDP annonce un second tour difficile : « Ce sera un combat âpre. Ceux qui ont encore de l’énergie, utilisez là ! Cette campagne ne doit laisser aucun regret ! »

Quant au bilan de son parcours du combattant dans tous les coins d’Aix en Provence, FXDP se veut rassurant : « Nous n’avons commis aucune erreur de propos ni de comportement. Cette expérience humaine est irremplaçable et tous les scores n’y enlèveront rien. Il n’y a pas que des pourcentages de vote dans la vie ! »

« Jouer le jeu d’une coalition large »

Les fidèles sympathisants, venus en nombre ce soir-là, en oublient presque la déception électorale, semblent fiers d’avoir choisi de militer pendant plusieurs mois sous le slogan « ensemble avec vous ». Alexandre Medvedowsky, conseiller d’Etat honoraire et conseiller municipal d’Aix-en-Provence, témoigne aux côtes de son ami : « Nous avons pris plaisir à aller convaincre. Nous sommes satisfaits du travail accompli et de la qualité du rassemblement porteur pour l’avenir ». François Xavier de Peretti, qui aspirait tant à devenir « le maire pour Aix », n’a pas oublié de remercier ses fidèles partisans pour leur dévouement tout au long de la campagne et surtout ce dimanche, une journée particulièrement éprouvante.

Pourtant, les états d’âme ne durent jamais longtemps avec de Peretti. Déjà, il parle « stratégie » et évoque le peu de participation, l’expression électorale réduite par rapport aux élections précédentes, la matérialisation d’un vote sanction, le discours d’intérêt local peu entendu et le ressenti des Français face à la politique nationale.

Prêts pour un rassemblement avec toutes les ailes de la gauche et du centre, Françoix Xavier de Peretti et son parti s’engage ouvertement à se battre jusqu’au bout. « Aucun doute sur le sujet ! » lancent à l’unisson quelques co-listiers. Certains, plutôt optimistes, affirment : « Nous avons les moyens de gagner ; ne soyons pas défaitistes ! Nous devons rester mobilisés et fraternels.»

Ce sont sur ces belles paroles que la campagne pour le second tour démarre : il n’y a pas une minute à perdre !

Diane Ziegler