Lors du conseil municipal du 1er février, consacré à l’aménagement public, la mairie d’Aix-en-Provence a annoncé le début des travaux de requalification des places des Prêcheurs, Madeleine, Verdun et des rues adjacentes, à l’horizon 2019. De quoi susciter l’appréhension des commerçants… 

Au menu du dernier conseil municipal, il a été question des travaux de réaménagement du quartier juridique des Prêcheurs. Ils doivent débuter cet été et durer trois ans, sans interruption.  Les travaux des réseaux et les fouilles archéologiques débuteront au mois de juillet, et ceux de voirie en janvier 2017. Ils concernent donc une surface totale de 1,7 hectare, aujourd’hui largement occupée par le stationnement et les flux automobiles. En effet, rendre l’espace aux piétons est une des priorités du projet municipal.

Par ailleurs, ces travaux de grande ampleur exigeront le déplacement du marché de la place des Prêcheurs, fort des cents exposants, sur le Cours Sextius. A l’autre bout du centre-ville donc! Or, la place créée il y a 600 ans par le Roi René est célèbre avant tout pour son marché provençal typique. Depuis l’annonce de la mairie, les commerçants font donc grise mine. Michel, producteur de fruits et légumes nous confie, avec d’autres, avoir « tenté de demander un emplacement en haut du Cours Mirabeau » mais qu’en dernier lieu, leur proposition n’a pas été retenue en raison du manque de place. Même si pour la plupart des personnes interrogées, les travaux de requalification apparaissent comme une bonne idée, les petits commerces craignent les conséquences économiques…

Un danger pour le quartier ? 

Qui dit travaux, dit nuisances sonores et désordre dans le quartier, au niveau de la circulation notamment. Quelques pas plus loin, sur la devanture de la boulangerie rue de Montigny, une affichette orange dénonce en capitales « Oui à la rénovation et à la piétonisation de nos places, non à la mort du quartier ». Le papier est signé de l’A.D.I.E Prêcheurs – Palais, l’association qui unit tous les acteurs concernés du quartier. Maryse, employée de la boulangerie, pense que « quand les politiques décident quelque chose, il est très dur de résister. On a tout essayé : monter un comité de quartier, faire signer des pétitions, mais rien n’y fait. Ils comptent apporter les buses pour les travaux dès juin prochain ».

Le premier argument avancé par l’association est donc l’absence de concertation avec les commerçants du quartier: ils souhaitent qu’un parking de 300 places soit créé au préalable, afin de pallier la suppression de la zone de stationnement. Par ailleurs, le groupe d’intérêts n’a pas été informé de la réimplantation du marché après les travaux, d’où la demande d’une garantie à la mairie. Finalement, le comité préférerait une réalisation des travaux par phases successives car ils « débuteront en été, en pleine saison touristique », déplore la boulangère.

Anna Kaiava