À 23 ans, Lilia étudie à l’IMPGT d’Aix-en-Provence et lutte pour retrouver l’usage de ses jambes. Trois ans auparavant, la jeune femme pétillante subit un dramatique accident de la route qui la cloue sur un fauteuil roulant pendant plusieurs mois. Grâce à la rééducation Lilia parvient aujourd’hui à remarcher, non sans difficulté, avec une canne. Autonome, la jeune femme n’en reste pas moins handicapée.

Pour continuer à poursuivre ses études loin de chez ses parents, l’étudiante a pu s’installer dans un appartement du Crous spécialement aménagé. Elle loge dans l’un des douze studios PMR de la cité U Cuques, qu’elle a obtenu in extremis avant la rentrée 2018. « Ma demande n’était pas remontée à l’administration et j’ai failli me retrouver sans logement, j’ai dû insister mais une fois qu’on obtient l’appartement, tout va bien » se souvient Lilia. Même si cette dernière a rencontré de nouvelles difficultés en septembre dernier pour le renouvellement de son bail, elle n’échangerait son logement pour rien au monde. « Je suis vraiment bien là où je suis, j’ai pris mes petites habitudes. L’essentiel est là pour nous faciliter la vie » se réjouit-elle.

Ce que Lilia apprécie le plus c’est le siège sous la douche et les multiples points d’accroche implantés tout autour : « Mon handicap étant au niveau de la jambe, je peux glisser très facilement, avoir cette sécurité me rassure ». La cuisine représente aussi un lieu propice aux accidents et là encore l’appartement est pensé autour du handicap : « Pouvoir cuisiner tout en étant dans mon fauteuil grâce au plan de travail aménagé me facilite la vie ». L’ouverture de l’espace cuisine sur le reste du studio lui permet aussi d’économiser ses déplacements et donc de moins se fatiguer. Néanmoins, Lilia regrette que sa cuisine privative et non partagée, comme c’est souvent l’usage dans ce type de résidence, puisse contribuer à son isolement : « Avoir ma propre cuisine est un luxe mais c’est vrai que cela limite les rencontres » admet la jeune femme. 

L’étudiante pleine d’ambition envisage déjà de renouveler son bail pour l’année prochaine tant elle s’y plait : « Je me sens mieux que chez mes parents : tout est imaginé autour du handicap et ça me change la vie ».


Iris Bronner