Face à la diminution des postes, et au projet du gouvernement de supprimer tous les contrats, les AVS sont aujourd’hui incertains sur leur avenir.

Les AVS, auxiliaires de vie scolaire, apportent une aide indispensable aux élèves handicapés. Aujourd’hui employés avec un contrat aidé, à hauteur de vingt heures par semaines, ces accompagnants voient leurs postes menacés de disparition. En effet, le gouvernement, qui suit la même politique que les précédents, a pour objectif de supprimer ces contrats. En 2017, il a notamment offert 293 000 contrats aidés, contre 459 000 en 2016. Un chiffre constamment en baisse. Aujourd’hui recrutés par Pôle Emploi, les AVS se voient proposer par le gouvernement de passer en contrat AESH*. Marie, une AVS, témoigne de sa crainte de ne plus être réembauchée à la suite de ce changement de statut. « Les AESH étant directement employés par l’Education Nationale, il n’y aura peut-être plus assez d’offres proposées », explique-t-elle. Compte tenu de la restriction du budget de l’Éducation Nationale, ce changement de statut risque de porter préjudice à la profession. D’après elle, les AVS ne sont pas prioritaires dans le budget du gouvernement. Concernant les contrats actuels, Marie souligne qu’ils sont déjà précaires. «  Je gagne 689 euros nets par mois. Je dois donc avoir un autre emploi à côté. «  Pour être satisfaisants, elle souhaiterait que ces contrats offrent plus de temps pleins, et que l’on propose une véritable formation. En effet, elle souligne avoir reçu une formation légère, d’une soixantaine d’heures seulement. Cependant, elle souligne également un aspect positif : face aux contrats aidés précaires, qui durent deux ans, passer en AESH permettrait plus de stabilité dans le travail. D’après elle, « au lieu de changer d’établissement au bout de deux ans, et de laisser tomber un enfant pour en suivre un autre, on peut espérer une continuité dans le suivi. Ce serait dans l’intérêt de l’enfant et de l’AVS.  » A ce titre, elle rappelle que ces postes sont indispensables. Elle souligne notamment que sans la présence d’un AVS, certains enfants ne peuvent pas du tout être scolarisés. Elle ajoute que d’autres peuvent l’être mais sont pénalisés. Sans son soutien, l’élève dont elle s’occupe ne pourrait par exemple pas effectuer le travail demandé, car sa capacité d’autonomie est très faible. Ainsi, elle l’aide à suivre le même rythme que les autres. Elle lui rappelle notamment les consignes individuellement, car il est peu réceptif aux consignes collectives. « Grâce à mon appui, il est à présent capable d’effectuer toutes les activités et je constate un progrès au fil du temps ». Ainsi, la suppression de postes semble lourde de conséquences, pour les élèves comme pour les AVS. En effet, avec cette décision du gouvernement, leur avenir est plus qu’incertain.

* Accompagnant des élèves en situation de handicap

Hélène ANDOLFATTO