Directeur et créateur du Magistère JCO, Jean-Yves Naudet a officialisé son départ à la retraite à la fin de l’année universitaire. L’occasion d’un retour avec lui sur les avancées récentes effectuées au sein de la formation: la newsletter, le nouveau site, les missions synergies, ou encore l’avenir du diplôme. Entretien avec un directeur satisfait.

La première newsletter du magistère JCO a été lancée le 5 février dernier. Quels sont selon vous les avantages de cet outil et êtes- vous satisfaits des premières sélections d’articles envoyées ?

L’avantage principal, c’est d’aller à la rencontre des lecteurs potentiels, jusque dans « leur boite mail », pour les inciter à lire les papiers directement sur le site réalisé par les étudiants du magistère JCO. Une  grande souplesse technique, une apparente simplicité, qui cache en réalité un vrai travail de fond de journaliste, associé à une excellente maîtrise des outils. C’est une bonne façon de montrer ce dont les Magistériens sont capables. Sur le fond, ce que j’ai apprécié, c’est la grande diversité des sujets, comme les divers points de vue sur le CEA Cadarache ou le fil info sur les élections départementales, avec des interviews des candidats qui apportent un vrai plus. Les articles sur certaines missions synergie des étudiants montrent combien ce diplôme est professionnalisé, puisqu’ils réalisent de vraies missions pour des entreprises par exemple; or ces articles présentent un grand intérêt en soi, par les sujets choisis, et pas seulement pour montrer les réalisations et activités des Magistériens.

Avez-vous eu des retours de professionnels?  

Oui, tout à fait, de la part de certains professionnels qui interviennent dans le magistère, mais aussi d’anciens étudiants, passés par le magistère il y a des années, qui m’ont dit que l’idée de la newsletter, développée par les étudiants sous la direction de Damien Frossard, était « excellente », le site – je cite – « sympa » et les articles intéressants; en outre, quand il s’agit d’anciens du magistère, ils apprécient d’avoir des nouvelles de leur formation, ce qui montre que l’esprit magistère persiste et que le réseau des anciens doit être un des éléments de notre communication. C’est un point qui doit sans cesse être développé, comme cela existe dans les grandes écoles, dont les anciens sont les meilleurs ambassadeurs.

Lan dernier, deux missions synergies en journalisme et communication ont été créées pour faire partager lexpérience des Magistériens sur le site des étudiants et sur les réseaux sociaux. Un an après quel bilan tirez vous de la réalisation de ces missions ?

Un bilan très positif. Le magistère a plus de 25 ans et depuis toujours les étudiants écrivent des articles, comme de « vrais » journalistes, ou réalisent des missions de communication, là aussi comme de vrais « pros ». Mais le savoir-faire est une chose; le faire-savoir en est une autre.… Et ces missions ont pu surfer, grâce aux nouvelles technologies, sur les réseaux sociaux pour faire connaitre les réalisations des étudiants et partager l’expérience des Magistériens. Il s’agit non seulement de faire connaitre toujours plus le magistère JCO, mais aussi de montrer qu’il forme, en trois ans, de vrais professionnels, soit de la com, soit du journalisme. C’est pour cela (ce que parfois certains candidats au magistère ont du mal à comprendre) que l’on exige d’eux non seulement une assiduité, une participation active, mais aussi ce que l’on exigerait d’eux dans une entreprise ou un journal, le professionnalisme, la ponctualité, la rigueur. Ceux qui sont habitués aux grands amphis de licence, qui ressemblent parfois à un hall de gare, doivent savoir qu’en entrant au magistère, on entre déjà, en quelque sorte, dans la vie professionnelle: c’est exigeant, mais très gratifiant; et porteur pour une entrée dans la vie active. Et si j’en juge par ce que j’entends ou je vois sur les réseaux sociaux, notamment de l’activité du BDE du magistère, cela n’empêche ni la bonne humeur, ni les liens amicaux entre Magistériens, au contraire. Plus de rigueur dans le travail et plus de moments de convivialité, cela va ensemble, contrairement aux apparences. Et le directeur peut vous dire que les Magistériens travaillent, mais aussi qu’ils s’amusent et sont heureux d’être ensemble ! Heureusement. 

Alors quun nouveau site a vu le jour aujourdhui, quelles sont les prochaines étapes à franchir?

 Déjà, inscrire tout ce qui a été entrepris dans la durée: pérenniser toutes ces actions. Les transmettre d’une promo à l’autre (d’où l’intérêt de ces missions qui mêlent des étudiants des deux premières années, et peut-être bientôt des trois années). Mais la com. doit se faire aussi par la présence d’une mission synergie dans les amphis, ou lors de la journée portes ouvertes, comme c’est le cas actuellement. Il faut aussi encore plus relayer l’information sur tout ce qui est fait, et en particulier sur le site et le fil d’info, dans les réseaux sociaux, les réseaux de convivialité, mais aussi les réseaux professionnels. Mais vous savez, je fais confiance aux Magistériens et à ceux qui les encadrent dans les missions synergie, mais aussi dans tous les cours animés par des professionnels. Or les Magistériens ont de l’imagination; aussi le directeur n’a pas besoin de leur donner des directives précises, si ce n’est de les encourager, de les féliciter, de les critiquer aussi quand c’est nécessaire. Mais pour le reste, j’ai compris que les étudiants savent beaucoup mieux que moi comment se faire connaitre et faire connaitre leur formation aux gens de leur génération. Ils prennent des initiatives en permanence; je leur demande donc de continuer, avec le charisme propre de chacun, avec les qualités de leur génération, mais toujours avec professionnalisme et sens des responsabilités. Comme disait le camarade Mao quand j’étais jeune étudiant « Que cent fleurs fleurissent »; les magistériens mettent « l’imagination au pouvoir ». Qu’ils continuent.

Propos recueillis par Pierre Laurent Lemur