De Valérian et la Cité des Mille Planètes à Blade Runner 2049, les studios d’effets spéciaux français commencent à prendre les rênes de l’industrie cinématographique. Ce savoir-faire attire l’attention des Américains à la recherche de jeunes talents.

D’abord connu sous le nom de « trucages », les effets spéciaux se sont rapidement répandus à travers le monde grâce au cinéma fantastique. Bien que les premières illusions visuelles remontent à l’époque des lanternes magiques, le pionnier de leur utilisation est bien entendu le français George Méliès. Grâce à ses films Le Voyage dans la Lune (1902) et 20 000 lieues sous les mers (1907), les effets spéciaux ont pris de l’ampleur avec le temps, évoluant toujours en accord avec la technologie. Ils sont désormais ancrés dans la culture cinématographique. Une fois entrés dans l’ère du numérique, les réalisateurs ont de plus en plus fait appel à de grands studios spécialisés dans ce domaine pour incruster explosions et autres cascades irréalisables sur le plateau. Très vite, les films à gros budget ont augmenté le nombre de plans tournés sur fond vert, et les offres se sont donc multipliées pour ces illusionnistes.

Alors que la majeure partie de ces œuvres numériques sont d’origine américaine, les réalisateurs anglophones font de plus en plus appel à des studios français. En plus d’avoir attiré près de 36 projets étrangers en 2016, grâce à ses charmes fantasmés, la France séduit également avec ses nombreux studios d’effets spéciaux et d’animation. Si les grandes sociétés cinématographiques sont faciles à séduire, c’est en partie grâce à la reconnaissance internationale donnée aux différentes écoles de l’Hexagone comme les Gobelins, l’ISART ou l’ArtFX. Leurs étudiants sont très souvent attendus à la fin de leur cursus par de potentiels employeurs, cherchant en eux une créativité plus artisanale. Toutefois, bien que la principale attirance pour les effets spéciaux français est d’abord créative, elle est aussi financière. En effet, si les demandes ont énormément augmenté depuis ces dernières années, cela est dû à la mise en place d’un crédit d’impôt sur ces productions cinématographiques, afin de concurrencer les belges, déjà à la page. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour rattraper le retard mais des acteurs majeurs comme Buf ou Mikros dominent ce marché français en pleine expansion.

Anthéa BATTAGLIA