Les rues d’Aix-en-Provence ont vu défiler une foule armée de sacs poubelle et de gants afin de ramasser chaque déchet, dimanche 11 novembre. Le mouvement CleanWalker, né à Paris, s’est étendu jusque dans le Sud pour sensibiliser les populations aux conséquences désastreuses de la pollution. Retour sur un mouvement citoyen qui a séduit le public aixois.

L’association CleanWalker est née en août dernier de l’initiative de Benjamin Carboni. Le concept est simple : il suffit de se promener et de ramasser les déchets au passage. Le jeune Parisien explique « Il y a de plus en plus de déchets sur nos trottoirs, dans nos rues, je me suis dit qu’il fallait absolument que je fasse quelque chose à titre personnel ». Dans le contexte actuel d’augmentation de la pollution et de développement d’alternatives, le projet arrive avec plusieurs objectifs. Le premier, évident, réduire le nombre de déchets terrestres avant qu’ils ne polluent les océans. Le deuxième plus ambitieux, vise à promouvoir la création, l’invention et la production à partir de déchets. « CleanWalker apportera la matière première et mettra en avant toutes ces idées novatrices et durables ».

Un rassemblement citoyen

Dans la ville provençale, le projet CleanWalker a été organisé par Thibaud Ferra et Johan Bernard, à la tête d’un important réseau étudiant. Les deux hommes fraîchement diplômés ont eu connaissance du phénomène et ont décidé de s’y joindre. « Tout de suite, on a contacté l’association à Paris pour leur demander comment cela s’organisait, des détails logistiques, puis on a pu s’associer à eux pour mener l’action sous la bannière CleanWalker ». Le ramassage a rassemblé pas loin d’une centaine de personnes. Toutes motivées pour nettoyer les rues de leur ville. Dans les rangs, beaucoup d’étudiants mais aussi des jeunes actifs et des quarantenaires, ils s’appliquent à ne laisser aucun déchets traîner. Le ramassage est organisé. Aux sacs plastiques noirs les ordures ménagères, aux transparents le recyclable. Mais ce n’est pas si simple il faut aussi faire le tri et chacun choisit sa matière : plastique, carton ou verre. A 14h30 c’est le départ. Depuis la Rotonde, la brigade anti-déchet remonte le Cours Sextius. Elle arrive à la place de l’Hôtel de ville, continue vers le Palais de justice avant de rejoindre son point de départ par le centre ville. Après plus d’une heure et demie à prospecter, les participants ont déposé leurs trouvailles aux bornes de tri du cours Victor Hugo. Ils comptent quelques trophées parmi les déchets comme un bidon d’essence trouvé rue Espariat.

L’engouement autour du projet

L’événement a réuni une multitude de personnes qui ont partagé un même objectif durant une après-midi, laissant cours à des discussions sur l’avenir de l’environnement. Leur balade a d’ailleurs souvent été félicitée par une grande partie des Aixois. « C’est bien ça, enfin des jeunes qui montrent le bon exemple, je les félicite » confie un passant.

La lutte de CleanWalker contre la pollution s’élève à l’échelle nationale. Depuis fin septembre de nombreuses villes françaises ont organisé des ramassages CleanWalker, en simultanée parfois. « Le 17 novembre ce sont Lille, Chambéry et Biarritz qui font une marche », informe Thibaud. De nouveaux nettoyages sont prévus jusqu’à fin décembre minimum. La CleanWalker d’Aix s’est achevée sur les paroles des étudiants superviseurs. « On vous remercie d’être venus nombreux nettoyer les rues avec nous. On espère pouvoir refaire une édition de la CleanWalker parce qu’il reste beaucoup à faire et c’est toujours plus plaisant d’agir ensemble ». Avis aux intéressés, ne jetez pas vos gants tout de suite !

Cécile Vassas