L’Aixpress est en service depuis le 2 septembre dernier. Avec treize bus « 100% électrique » en circulation, l’objectif est de limiter l’utilisation de la voiture.  Les transports en commun sont valorisés sur une distance de 7,2 kilomètres à travers la ville.

Cent millions d’euros d’investissement et deux ans de travaux. Mais aujourd’hui, ça y est, on peut apprécier le résultat final de cette transformation du centre-ville. Des travaux destinés à la mise en place de l’Aixpress, mais également à donner la priorité aux vélos et aux piétons en élargissant les trottoirs afin de rendre le cheminement plus agréable. « Si vous alliez sur l’avenue des Belges avant les travaux, il y avait des bus qui stationnaient, des voitures… c’est beaucoup plus agréable aujourd’hui », argumente Jean Boulhol-Milon, conseiller municipal délégué à la voirie, à la circulation et aux travaux du bus à haut niveau de service (BHNS).

L’Aixpress est composé de seize bus 100% électrique, treize en circulation et trois de secours. Il relie les quartiers ouest, de Saint-Mitre au parking Krypton en passant par le Jas-de-Bouffan. 23 places assises, 2 places réservées aux personnes à mobilité réduite, un espace dédié aux usagers en fauteuil roulant et un autre pour les voyageurs équipés de poussette : voilà à quoi ressemblent les nouveaux BHNS.

Un résultat accueilli favorablement par la plupart des Aixois : « quand certains habitants voient les aménagements faits, ils souhaitent la même chose pour leur quartier ». Ce qui est également apprécié, ce sont les nouveaux horaires : de 5h30 à minuit en semaine et jusqu’à 1h du matin le vendredi et le samedi soir. Des retours globalement positifs, même si quelques personnes ont pu être un peu perturbées par des changements d’arrêts ou de bus qu’ils avaient l’habitude de prendre. « Il faut un temps d’adaptation. Lundi dernier nous avions une réunion publique au Jas-de-Bouffan, il y a eu des remontées et nous travaillons actuellement afin de régler les petites problématiques qui ont été soulevées ».

L’investissement global comprenait le matériel roulant, les travaux de voiries, mais également la construction du parking-relais du Colonel Jean-Pierre. Situé dans le quartier du Jas-de-Bouffan, il fonctionne sur le même principe que le parking Krypton : un tarif de 2€10 (1€10 pour les étudiants) qui comprend le stationnement et le ticket de bus. « Ça permet d’éviter d’avoir toutes les voitures dans le centre et la fréquence des bus, toutes les sept minutes, permet aux gens d’arriver rapidement ».

Concernant le design, la maire Maryse Joissains-Masini souhaitait concevoir un bus « qui ressemble aux Aixois ». Pour cela la mairie a fait appel aux étudiants de l’Ecole de Communication Visuelle d’Aix-en-Provence (ECV). « Aix est une ville étudiante, il y avait donc une vraie volonté d’impliquer les jeunes dans ce projet. L’effet miroir du bus donne le reflet de la ville et des gens ».

 La volonté de la mairie est de pouvoir mettre d’autres BHNS en service afin de desservir également les quartiers nord et sud de la ville. Mais pas tout de suite car « avec la nouvelle métropole il y a une complexité administrative supplémentaire ». Pas de nouveaux travaux de voiries prévus pour le moment donc : « on va laisser un peu respirer les Aixois ».

J’ai testé pour vous

Contrairement à certaines voitures électriques à qui il était reproché de ne pas faire de bruit, l’Aixpress … « s’aixprime »! A une vitesse faible (inférieur à 15km/h) le bus émet un « bruit blanc » qui permet aux usagers de la route, nomment les piétons, d’entendre le véhicule s’il se trouve à proximité. Ensuite plus besoin d’acheter son ticket auprès du chauffeur. Des bornes ont été installées aux arrêts, il faut donc que vous preniez votre ticket avant de monter.

Au moment de pénétrer à l’intérieur, on se rend compte que l’on n’a pas besoin de lever la jambe. Les trottoirs qui sont sur le trajet du BHNS sont à la même hauteur. Cela facilite donc l’accès aux personnes à mobilité réduite, tout comme l’espace à l’intérieur du bus. Le choix a été fait d’enlever des places assises afin de laisser plus d’espace aux personnes en fauteuil roulant, par exemple.

Un petit « bip » vous prévient de la fermeture des portes, et une voix vous annonce le nom du prochain arrêt. Les écrans dynamiques installés à l’intérieur permettent de suivre le déplacement du bus et ainsi d’apprécier la distance avant le prochain arrêt. Concernant la sécurité, 9 caméras de surveillance sont présentes. Seul bémol, les démarrages et freinages sont un peu brusque (mais cela dépend peut-être de la personne qui se trouve au volant).

Hugo Chirossel