Agrégé de lettres modernes et maître de conférence en langue et littérature française, Gil Charbonnier est aujourd’hui co-directeur du Magistère JCO. Retour sur son arrivée à la direction.

Après cinq années d’enseignement au Magistère, vous en avez aujourd’hui pris la tête.

Pourquoi avoir accepté ce poste ?

J’enseignais dans le Magistere JCO en deuxième année un cours intitulé « culture politique et communication».  J’ai beaucoup apprécié le Magistère et son ambiance professionnelle. C’est le contact avec les professionnels qui me plaisait beaucoup. Comme je l’ai dit aux étudiants, le savoir se construit dans l’échange, l’interaction. Les Magistériens sont très sensibles à cette construction du savoir partagé mais, en plus, c’est une attente chez eux. Cela fait partie de la spécificité du Magistère.

Ensuite, c’est le professeur Naudet qui a décidé de prendre sa retraite et qui m’a proposé de reprendre ses activités (le Magistère JCO et le centre d’éthique) alors que je ne m’y attendais pas.

Le professeur Naudet était très apprécié par les étudiants : pas simple de passer après lui ?

Succéder à Jean-Yves Naudet est extrêmement difficile et je tiens d’ailleurs à lui rendre hommage. Il avait en effet beaucoup de présence dans ce Magistère, il était très apprécié des étudiants ; et en plus il est resté longtemps. Il a créé l’esprit du Magistère avec Dominique Augey. Evidemment pour moi c’est une grosse responsabilité et une tâche difficile de venir après Jean-Yves Naudet.

Vous apportez un regard neuf sur le Magistère, pensez vous y apporter des modifications majeures ?

Non, je n’ai pas l’intention de changer les structures. Jean-Yves Naudet et Dominique Augey ont créé un très bel outil, efficace qui plus est. Et, la première preuve de cette efficacité ce sont des étudiants qui trouvent facilement un emploi bien rémunéré dans lequel ils peuvent s’épanouir. Les bases du Magistère sont excellentes. Ce que j’aime beaucoup c’est l’équilibre entre les disciplines. C’est ce qui fait que le Magistère offre une formation unique en France en matière de journalisme et de communication.

Avez-vous des projets d’amélioration déjà en préparation ?

Pour l’améliorer il faudrait donner au Magistère encore plus de visibilité au plan national, par exemple en contactant pour le journalisme des rédactions parisiennes, ou régionales pour faire davantage connaître nos talents. L’autre projet serait d’acquérir davantage de matériel. Je me suis attelé à la tâche et nous sommes en train de trouver une solution pour acquérir de nouveaux équipements.

Pensez-vous que ces améliorations permettront au Magistère de concurrencer les écoles reconnues ?

Vous abordez un point central. Je pense de toute manière que le Magistère JCO enseigne un autre journalisme et une autre manière de communiquer. Il a une spécificité particulière. Ses atouts c’est qu’il est corrélé à des diplômes nationaux. Et nous offrons aux étudiants un enseignement pluridisciplinaire. Ensuite il y a tout le côté journalisme numérique et communication digitale développé en troisième année. C’est un autre journalisme et une autre forme de communication qui ont leurs spécificités propres et qui ont leur place sur le marché du travail.

Malgré les efforts récents, la visibilité du Magistère reste donc à travailler…

En matière de reconnaissance, il faut toujours développer la visibilité. Mais la véritable  reconnaissance ce sont les emplois que nos étudiants ont pu obtenir. On a un réseau des anciens qui nous montre, chiffres à l’appui, que les Magistériens sont très compétents et que les professionnels les recherchent. Cet été, j’ai d’ailleurs dû convaincre plusieurs Magistériens de poursuivre en troisième année plutôt que de répondre à des sollicitations professionnelles. C’est la preuve de l’attractivité du Magistère.

Le développement du réseau des anciens peut-il être un accélérateur de la reconnaissance du Magistère ?

Il est primordial. C’est une structure qui a déployé tout son talent l’année dernière et c’est un élément primordial car il crée un sentiment d’appartenance à l’intérieur de la formation. À l’esprit du magistère s’ajoute une tradition. Le réseau des anciens est très utile : utile pour nous, afin de savoir ce qu’ils sont devenus ; et utile pour les Magistériens qui peuvent s’appuyer sur ce réseau. C’est ce sentiment d’appartenance qui fonde l’entraide entre anciennes et nouvelles générations. Tout le monde le démontre d’ailleurs en s’investissant dans l’événement des 25 ans du Magistère.

Cécile ALLEGRE