Jusqu’au 2 mars 2015, le MuCEM de Marseille accueille l’exposition « Un moment si doux » de Raymond Depardon.

90bc69_6537ebf6afbe4c3683ebd9a30e58c360.jpg_srz_p_411_279_75_22_0.50_1.20_0.00_jpg_srz

« Je ne savais pas que j’étais un photographe de la couleur. Elle était pourtant là. Dès les premières images ». Chez Raymond Depardon, la couleur est liée à l’enfance. Ses premiers clichés sont ceux de sa mère, des animaux de la ferme de ses parents, du tracteur rouge, de la toile cirée dans la cuisine. L’exposition « Un moment si doux » qui se tient au MuCEM propose de voyager à travers ces couleurs, depuis la fin des années 1950 à nos jours.

Avec ses 137 photographies – dont 23 prises à Marseille – le parcours s’articule autour de trois grandes sections. La première, « Les années déclics », se concentre sur la jeunesse de Depardon : de ses premières expériences photographiques réalisées dans la ferme familiale du Garet à ses premières années en tant que photographe professionnel. La deuxième, « Reporters », présente trois reportages majeurs réalisés par Depardon entre 1971 et 1980 à Beyrouth, au Chili et à Glasgow. Ces différents travaux permettent, au-delà de leurs aspects informatifs, de s’interroger sur la manière de traiter un sujet. Enfin, la troisième section, « Un moment si doux », évoque ces instants fugaces, capturés par Depardon à des époques et dans des lieux divers. Il a d’ailleurs souvent déclaré : « Je fais des photos que tout le monde pourrait faire, mais que personne ne fait ». C’est ici que l’on trouve également des photographies inédites de Marseille, ville prisée par l’artiste pour sa lumière méditerranéenne. Autant d’œuvres où le reporter laisse place à l’artiste.

Sarah Barbier