Elisa Hemery

Découverte du film Cold War de P. Pawlikowski

Il est presque minuit. Dans quelques minutes, je n’aurai plus dix-neuf ans. J’ai du mal à y croire : deux décennies d’existence, est-ce possible ? Déjà ? Mais il n’y aura pas de fête demain. Pour ne pas être rongée par la soudaine vague de mélancolie qui s’empare de moi, je ne vois qu’un remède : Arte. En vitesse, je m’empare de mon ordinateur. Une fenêtre avec la page de la chaîne de télévision est déjà ouverte, évidemment. Vite, un film. Quelle douce surprise : Cold War est disponible. Mon admiration pour les films des pays de l’est de l’Europe est sans égal. Rien n’est plus divin, rien n’est plus pur. Ma découverte de la dernière œuvre de Pawlikowski n’a fait que le confirmer. Il est bientôt une heure du matin mais impossible de repousser la fin du visionnage. Le noir et blanc y est somptueux. Marquant les contrastes, à l’image de l’évolution émotionnelle constante que connaissent les deux amants, Zula et Wiktor. Être plongé dans le Paris musical des années 50 et 60 et virevolter avec les jeunes danseurs d’un groupe folklorique, voilà ce que nous offre ce chef d’œuvre visuel. Airs de jazz, passion tourmentée sur fond de guerre froide et temporalité fragmentée, rien de mieux pour commencer cette journée particulière. Merci Arte, pour la fête.

Cécile Vassas

Les soirées (ou après-midis) jeux de société

Célèbres il y quelques années, les jeux de sociétés ont vite été délaissés dès l’apparition des consoles et autres interfaces de jeu en ligne. Ils ont renoué avec la popularité au printemps dernier, lorsque nous nous sommes tous retrouvés confinés, et à juste titre. Jouer, permet de se divertir, de se changer les idées, de passer du bon temps mais surtout de profiter d’un moment convivial entre amis, en famille et les personnes avec qui vous êtes, à nouveau, coincés. Nul besoin d’écrans pour s’échapper une heure ou deux de la réalité : devenez le roi de l’investissement immobilier avec le Monopoly, résolvez des énigmes avec la série des Unlock ou tentez de vous faire comprendre en dessins avec le Pictionnary. Jeu de duel, de coopération, de stratégie, de harsard ou encore absurde, l’amusement est garanti. Néanmoins, c’est bien connu, certaines parties peuvent briser des amitiés – momentanément – si vous côtoyer des mauvais joueurs. Pour vous rabibocher, pas le choix, il vous faudra forcément les laisser gagner… Au moins une fois !

Lucie Hugonenc

Les histoires extraordinaires d’Edgar Allan Poe

Le temps semble long, quand on le passe confiné. Les jours s’enchaînent et se ressemblent. Tous les matins, encore, on saisit son ordinateur à peine réveillé pour se connecter sur Zoom, on essaie d’être productif, on brûle ses yeux face aux écrans. Les heures s’écoulent d’un coup ou pas du tout. Pour ma part, j’avais pour habitude de passer mon temps libre sur mon téléphone. C’est apaisant ; je m’y perds et je ne réfléchis plus. Je ne pense pas être la seule à faire comme ça. Pour ce confinement, j’aimerai perdre cette habitude – il en va de la survie de mes yeux asséchés. Alors je m’essaie à la lecture. Mais parfois l’épaisseur du livre m’angoisse. Et puis, il faudrait faire autre chose… rattraper mon retard en droit, par exemple. Dans ces cas là, je choisis toujours de me replonger dans Les histoires extraordinaires. Ces nouvelles sont courtes. Elles ne m’intimident pas. Dès la première page Edgar Allan Poe nous dévoile tout un univers. Pour ne rien gâcher, c’est Baudelaire lui-même qui traduit l’œuvre. Le génie de ces deux artistes s’entremêle : la mystique de Poe, les vers de Baudelaire. Dans le langage simple qui lui est propre, les images apparaissent, les idées s’enchainent, les personnages se dévoilent, les sonorités sont belles, les mots chantent. L’esprit du lecteur n’a pas le temps de revenir à la vraie vie. Très vite, l’histoire s’achève. La plupart du temps avec humour. Chose merveilleuse : enfin, j’ai l’impression d’avoir fait une pause. Le temps s’est arrêté. Ou plutôt, il a continué, mais sans moi. Chose extraordinaire, vraiment, que de lire les histoires de Poe. Extraordinaire, aussi, d’oublier son téléphone. 

Jean-Baptiste Robert

Voyager de son canapé : le replay des saisons de Pékin Express

Qui n’a jamais ressenti la douleur de devoir attendre une semaine pour connaître la suite de son aventure favorite ? En ces temps de confinement, cette réalité semble encore plus vraie. Alors comment s’évader sans se frustrer ? J’ai la solution ! Longtemps, j’ai vécu loin du tube cathodique, et ma culture télévisuelle s’approchait du néant. Et puis j’ai découvert Pékin Express ! Des voyages en stop, de l’aventure « dans le jus », une compétition bon enfant, des rencontres, des galères, des différences culturelles : voilà une émission loin des téléréalités de maintenant, un divertissement qui ne rend pas plus bête qu’on ne l’est déjà ! Le pitch, beaucoup le connaissent : des binômes lancés dans une course en stop, dans des pays dont ils ne connaissent rien, ou presque. Ils finiront toujours par s’attacher à leurs habitants, et nous à eux. Un visionnage encore plus haletant que des saisons entières de l’émission sont actuellement disponibles sur Youtube. Pas de frustration donc, du voyage en shoot, allié au plaisir de redécouvrir les looks de la fin des années 2000. Seul bémol, la qualité d’image, pixélisée certes, mais rendant l’expérience encore plus authentique. Et si vous ne savez pas laquelle choisir, sautez sur la saison 4 et embarquez pour la merveilleuse Asie du Sud-est. A consommer sans modération !