Ce soir, comme chaque mercredi, c’est compétition de HearthStone au Meltdown d’Aix-en-provence. Une quinzaine de gamers sont amassés dans l’un des coins du bar, les yeux rivés sur les cinq écrans d’ordinateurs mis à disposition des participants. Et pour cause, cinquante euros sont promis au grand vainqueur de ce jeu de cartes stratégique en ligne. «Si je gagne, c’est ma tournée» annonce un grand gaillard à la barbe fournie, levant sa chope de bière dans les airs, accompagné de cris de l’audience. Ici tout est tourné autour du jeu vidéo. Les écrans, tous allumés, tapissent les murs, les manettes et fils sont omniprésents sur les tables basses et les canapés sont orientés vers les consoles. Victime de son succès, le «gaming» est maintenant un (e)-sport reconnu qui rencontre un large succès, d’où la création de bars dédiés comme le Meltdown. «Selon les jeux, le joueur doit développer des réflexes, de la coordination, des stratégies d’équipes et même savoir bluffer», explique Renaud – Sydderal en ligne – manager d’une équipe semi-professionnelle d’Hearthstone. Un sport qui implique également des déplacements pour jouer comme en Suède, d’où sa «team» revient.
Mais pour autant le Meltdown «n’est pas qu’un bar de nerd et de geek», confie Claire – Laguerta sur la toile – une jeune habituée aux cheveux blancs. Elle, elle n’est pas là pour la compétition mais «pour l’ambiance» dit-elle avant de partir dans une danse endiablée avec un ami en plein milieu du «Melt’». «On reste un bar quoiqu’il arrive», confie Maxence, 20 ans, enchaînant les cocktails derrière le zinc tout en s’accordant quelques pas de danse sur la musique rock qui règne dans les enceintes de l’ordinateur.

Gianni Roche