Jeudi 22 octobre se tenait une conférence à l’IEP d’Aix, intitulée « La Métropole Aix-Marseille-Provence, pour quoi faire ? ». L’occasion d’expliquer certains points obscurs sur cette nouvelle structure.  

Organisée par le Cercle Condorcet d’Aix en Provence, la conférence devait initialement se tenir dans un amphithéâtre de l’IEP. Mais devant la foule venue pour assister à une autre rencontre au même moment avec Jean-Luc Mélenchon, les organisateurs ont dû se rabattre sur une salle plus petite, ne pouvant d’ailleurs pas accueillir tout le monde de façon confortable. Philippe Langevin, conférencier auprès de l’université Aix-Marseille et spécialiste de l’économie de la région, s’est donc exprimé pendant plus d’une heure devant une centaine de personnes environ. Il a commencé en rappelant qu’aujourd’hui l’échelle de la démocratie locale était en rupture avec l’économie mondialisée. L’un des intérêts de la future métropole sera justement de proposer un territoire plus en adéquation avec les potentialités économiques de la région. Puis il a fortement insisté sur le « refus de l’évidence » des communes provençales, qui s’opposent parfois de manière ubuesque, chacune essayant de mettre en avant sa spécificité. P. Langevin a pourtant rappelé les liens et similitudes culturelles de ces villes : « Nous avons 92 communes qui ne se connaissent pas » déplore-t-il.

L’économiste a également relevé les inégalités sociales et économiques entre Aix et Marseille, mais s’est évertué à pointer du doigt le « refus de solidarité » de ce « territoire d’archipels ». Tout au long de son discours, il a insisté sur les capacités de la future métropole en terme de développement et de croissance. Selon lui, ces potentiels ne sont pas assez optimisés car « on n’a pas réussi à mutualiser nos compétences« .

À la sortie de la conférence, les réactions sont assez unanimes : la métropole est nécessaire, même si elle aurait pu se former bien avant. Colette, 83 ans, regrettait cependant une chose, l’absence de jeunes ce soir-là : « La moyenne d’âge devait être autour de 60 ans ! Pourquoi, quand on parle de la métropole, cela n’intéresse-t-il pas les plus jeunes ? Pourtant la métropole sera pour eux, pour mes enfants, pas pour moi« . Après un bref échange avec les personnes présentes, Philippe Langevin a conclu en rappelant l’importance de combattre certaines idées reçues sur ce projet. Pour lui, « la métropole a été mal expliquée aux gens. Ils ne la comprennent pas, parce qu’ils ne la connaissent pas« .

Xavier PONROY