Fabrice Rizzoli, expert sur la mafia a donné une conférence mercredi 8 février à la bibliothèque Méjanes. Entre débats et promotions de son livre « Mafia de A à Z… ».

La nuit tombe sur Aix-en-Provence, la bibliothèque Méjanes commence à se vider. Mais au sein de l’espace lecture, à 18h30, s’apprête à se tenir une rencontre avec Fabrice Rizzoli. Docteur en science politique de la fameuse université parisienne Panthéon-Sorbonne, le jeune écrivain d’une quarantaine d’années est un spécialiste de la criminalité organisée et des mafias. Cet auteur engagé est le représentant en France du FLAR (Freedom Legality and Rights in Europe), premier réseau associatif contre le crime organisé. Par ailleurs, l’homme d’origine italienne et aussi le secrétaire général de l’Observatoire Géopolitique des Criminalités.

La rencontre démarre. Dans le public, venu en nombre, on peut retrouver beaucoup de personnes ayant connu l’époque de la « French connection », des émissaires de radio « Zinzine » et même deux étudiants de première année du Magistère JCO. Après quelques problèmes techniques, Fabrice Rizzoli commence par se présenter puis donne sa définition de la mafia. Le but étant de savoir si le crime organisé est toujours présent en France; et sous quelle forme. Pour lui, la mafia se définit par sa violence. L’expert a même dégagé les quatre pouvoirs de la mafia italienne, celle dans laquelle il s’est spécialisé.

En premier lieu, la mafia exerce son pouvoir par la violence. De cette violence découle la peur. C’est en se servant de cette peur que les mafieux contrôlent un territoire. Grâce à ce territoire et aux autres éléments, la mafia peut ainsi devenir prospère économiquement. Pour Fabrice Rizzoli, un mafieux n’est pas simplement « un voyou avec un calibre à la ceinture« . La définition est bien plus complexe.

Il explique ensuite comment la lutte contre le crime organisé est exercée en Italie. Celle ci, entre autre, passe par la saisine des biens immobiliers des « parrains », de leurs complices, voir des personnes « seulement » associées aux divers réseaux mafieux italiens. Ces réquisitions de villa, d’hôtels de luxe, de restaurants ou autres complexes immobiliers par l’Etat sont ensuite transformés en écoles maternelles, centres pour handicapés, en refuges pour migrants ou encore en musées. La solution la plus efficace selon l’auteur. Selon lui la France devrait en effet s’en inspirer. Il affirme d’ailleurs que « le pays ne lutte pas assez contre la mafia« .

Et pour finir sa conférence, Fabrice Rizzoli ouvre le débat sur les détournements de fonds en politique… ne pourrait-on pas parler de mafia? Comparaison osée qui afit réagir le public pendant de longues minutes. De longs échanges se poursuivent à travers de thèmes divers et variés. Chacun voulant l’avis de l’auteur sur la « baisse des règlements de compte mafieux en Sicile » ou encore sur « la présence de crimes organisés en France »; un sujet moins maitrisé par l’expert en « mafia italienne« . La rencontre avec Fabrice Rizzoli se termine avec une séance de dédicaces et un buffet ou chacun peutu continuer à échanger. Il est 20h et la nuit est tombée sur la ville, et la bibliothèque est cette fois totalement vide.

Valentin Farro