Inaugurés le 17 janvier dernier, les travaux du centre-ville aixois aboutiront à la mise en circulation de l’Aixpress, bus nouvelle génération, dès septembre 2019. Ce moyen de transport 100% électrique aura sa propre ligne et traversera la ville en 25 minutes. Derrière ce projet monumental, Emmanuelle Chaussepied se démène pour que la cohabitation entre riverains, commerçants et travaux se déroule au mieux.

« Je voudrais la mettre ici ! » Bravant les embouteillages du rond-point de la Rotonde, Emmanuelle Chaussepied, dossard bleu turquoise et affiche sous le bras, interpelle le chef de chantier.  Elle pointe du doigt les barrières qui bordent la fontaine.

Bretonne d’origine, puis parisienne pendant trois ans, la jeune femme est arrivée à Aix-en-Provence en août dernier. Décidée à quitter le « Grand Paris Express », elle s’engage dans le projet Aixpress en tant qu’agent de proximité. « J’en avais ras-le-bol de la région parisienne, j’avais envie de respirer » sourie-t-elle.

Joignable entre huit et vingt heures du lundi au vendredi, la jeune femme met un point d’honneur à répondre aux interrogations des Aixois. « La plupart demande ce que c’est. Beaucoup de gens n’ont pas intégré ce qu’il se passe. Avant les travaux en centre-ville, je recevais quatre ou cinq appels par jour, maintenant ça doit être une quinzaine ».

Emmanuelle Chaussepied vante l’aspect social et humain de son métier. Mais certaines situations vont au-delà des prérogatives qui découlent de sa fonction. « Il y a des gens qui se confient sur des problèmes tout autre que le chantier » indique-t-elle. « On écoute les gens au mieux. Mais je ne peux pas passer ma journée à écouter ».

En tête d’affiche

La médiatrice a été choisie par la métropole Aix-Marseille comme figure de proue du projet Aixpress. Son visage tapisse la Une du magazine l’Aixpress-info. Selon elle, cette visibilité incite les gens à l’aborder, notamment en dehors de ses heures de travail.  Lors d’une virée soldes aux Allées Provençales, « des commerçants [lui] ont posé des questions ». « J’aimerais être tranquille le week-end. Je n’ai pas trop envie qu’on me dérange ». La jeune femme répond poliment à ces requêtes annexes mais évite désormais le centre-ville pendant son temps libre.

« Pendant les travaux de l’Aixpress, vos commerces restent ouverts ». Ces quelques mots trônent sur les barrières turquoise qui cerclent la fontaine de la Rotonde. Mission réussie pour Emmanuelle Chaussepied.

Amandine SANCHEZ