Pour sa 40e édition, la journée internationale des droits de la femme bouleverse les codes. Pas question de mettre à l’honneur les avancées en faveur de l’égalitarisme: il s’agit de lutter contre le recul de ces droits durement acquis par les femmes du monde entier. Elles ont donc été invitées à protester le 8 mars 2017, à travers un appel à la grève internationale.

            Un mouvement de grève internationale coordonnée: c’est le pari des femmes du monde entier en ce 8 mars 2017. Sur les cinq continents et dans plus de cinquante pays, les femmes sont invitées à cesser toute activité, professionnelle ou domestique. Une façon de protester contre les inégalités homme-femme, toujours trop présentes, et de donner une nouvelle ampleur à cette journée internationale. En effet depuis sa création en 1975 par les Nations Unies, les droits des femmes ne sont pas encore acquis. Ils semblent même fragilisés. Il s’agit ainsi de marquer un grand coup, avec un slogan porteur de sens: «si nos vies ne valent rien, produisez sans nous !».

            A l’initiative de ce mouvement, des femmes des quatre coins du monde, notamment portées par le succès de la Women’s March qui s’est déroulée aux Etats-Unis le 21 janvier 2017. Ainsi, depuis le 6 février, la grève des femmes est donc en préparation. Il a été relayé dans de nombreux grands quotidiens, mais aussi sur les réseaux sociaux ou le #WomensStrike se propage sous de nombreuses formes, et se décline dans toutes les langues. L’éveil des consciences passera donc par l’action.

            La journée a été fortement mobilisatrice, aux quatre coins du monde. Aux Etats-Unis c’est une manifestation de protestation contre Donald Trump et sa politique machiste qui a eu lieu, rassemblant quelques milliers de personnes entre New York et Washington. En Espagne, plus de 40 000 personnes se sont rassemblées à Madrid, et dans d’autres villes, afin de manifester contre les violences faites aux femmes. Des mouvements similaires ont également eu lieu en Amérique Latine. Conscientes que toutes les femmes ne pouvaient se permettre de se mettre en grève, les organisatrices de la Women’s Strike ont ainsi encouragé toutes les initiatives de soutien, même à plus petite ampleur, comme porter une tenue rouge.

            En France le mouvement a été relayé, et soutenu, par les syndicats CGT, solidaires et FSU ainsi que par des mouvements étudiants et des associations féministes. Il prend la forme d’un appel à la grève à partir de 15h40. Un horaire très précis qui se justifie aisément: 15h40 représente l’heure où les femmes arrêtent d’être payées quand, à travail et compétences égales un homme l’est jusqu’à 18h. Un arrêt de travail symbolique donc, mais lourd de sens. A l’échelle nationale c’est donc l’égalité salariale qui est au cœur des revendications de cette journée spéciale. En effet les femmes sont payées en moyenne 26% de moins que les hommes en France, et 23% dans le monde.

Marie Gendra