Il y a un an, la France a été frappée en plein coeur par un attentat terroriste.

130 personnes décèdent à Paris et Saint-Denis, victimes de la barbarie de l’État Islamique. Ce tragique événement a bouleversé le pays et laissé des traces en chacun de nous. Tout le monde se souvient de cette terrible soirée.
Dans le cadre de leurs cours d’écriture journalistique, les étudiants de première année du Magistère Journalisme et Communication des Organisations sont allés à la rencontre des Aixois, pour leur demander ce qu’ils faisaient le soir du 13 novembre 2015; et ce qui a changé dans leur quotidien depuis…

Alice Perard, 21 ans, étudiante, Aix-en-Provence

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« Je passais ma soirée à un concert au moment des attentats. D’ailleurs plusieurs artistes programmés se sont décommandés au dernier moment, je n’ai pas compris pourquoi. J’ai appris la nouvelle le lendemain matin seulement. Pour autant, je ne change pas mes habitudes, je participe toujours autant à de gros événements. J’ai même été bénévole lors d’un grand festival cet été ».

Anne-Marie Souclier, 65 ans, retraitée, Aix-en-Provence

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« Je me trouvais chez mon fils ce soir-là, avec mes deux petits enfants qui regardaient le match. J’ai appris les attentats à mon réveil à 7h15 par mon mari. J’ai appelé une amie pour savoir si son fils à Paris se portait bien.
Une grande stupeur et une incompréhension se sont emparées de moi. Cela a changé ma façon de voir les choses, mais je me dois de me battre, de résister et donc de continuer à sortir.
»

Camille Mack, 18 ans, étudiante, Marseille

camille-mack« Je me trouvais chez moi avec des amis le soir des attentats. Ma cousine, qui habite en face du Bataclan, m’a appelée pour me mettre au courant de la situation. J’ai alors paniqué et allumé la télévision. J’ai ensuite contacté toutes mes connaissances résidant à Paris, pour me rassurer. J’ai mis du temps à réaliser ce qui se produisait. Ce jour a changé quelque chose pour moi: je me rends compte que ces événements n’arrivent pas qu’ailleurs. »

Claudine Burzio, 56 ans, commerçante, Aix-en-Provence

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« Je suivais les événements sur mon téléphone à Bali, en Indonésie. J’étais contre les commémorations, j’ai eu un sentiment de fatalité car c’est bien beau de poser des bougies dans la rue, mais j’aimerais qu’il y ait des actions plus concrètes. Je ne sens pas de véritable changement dans ma vie de tous les jours, je pense que dans mon commerce j’ai dû perdre un peu de clientèle mais pas celle qui est fidèle. Beaucoup me disent qu’ils ont peur d’aller dans des endroits hyper fréquentés, donc évidemment ça joue ».

Françoise Réginaud, 72 ans, retraitée, Aix-en-Provence

francoise-reginaud« Ce jour là, j’enterrais ma fille. En rentrant chez moi j’ai prié pour elle. Et lorsque j’ai appris pour les attentats, j’ai prié pour les victimes et leurs proches. Cela m’a bouleversée.Ces événements n’ont rien changé dans mon quotidien, seul le regard des gens a changé: plus de méfiance, d’incertitude. Tout le monde semblait en deuil avec moi »

Gérard Alain, 72 ans, retraité, Aix-en-Provence

gerard-alain« Lors des attentats, je me trouvais dans un bar en terrasse, à Aix-en -Provence. Le match s’est terminé, les personnes présentes ont commencé à discuter des résultats, puis tout d’un coup les premières informations sont tombées. Après cet instant glacial, le mouvement a repris, les gens se sont agités, appelant leurs proches sûrement dans la capitale et, par réflexe, j’ai téléphoné à ma fille alors qu’elle n’habitait pas à Paris. Depuis, je prête attention à beaucoup plus de choses : aux gens tout d’abord, mais également aux choses qui se déroulent autour de moi ».

Haucyn Sadi, 18 ans, étudiant, Aix-en-Provence

haucyn-sadi« Je regardais le match de football France-Allemagne chez moi. J’ai pris connaissance des attentats au moment où j’ai zappé sur les chaînes d’information. Ces drames ont provoqué une plus grande vigilance de ma part. J’éprouve de la peur lorsque je me déplace dans les espaces publics. Cependant je ne veux pas que ces massacres m’empêchent de vivre. »

 

Jérôme Yvernaut, 40 ans, ingénieur, Trets

jerome-yvernaut« Le soir du 13 novembre, je regardais un film chez moi à Trets, sans jeter un coup d’œil aux informations. Stupeur le lendemain au réveil en apprenant la nouvelle sur les réseaux sociaux. J’ai contacté immédiatement ma famille et mes amis sur Paris pour me rassurer. Paradoxalement, rien n’a changé dans mes habitudes, je ne ressens aucune peur. »

Léa Botton, 19 ans, étudiante en droit, Aix-en-Provence

lea-botton« Je me trouvais en week-end en Savoie avec ma famille, qui hésitait à se rendre au stade de France ce soir-là. Nous avons vu l’info sur nos téléphones, rassurés d’être ensemble.

Durant quelques mois j’ai arrêté d’aller à des concerts. Cependant, j’ai l’habitude de sortir et j’ai vite repris mes loisirs ».

 

Marie-Dominique Moustard, 28 ans, avocate, Aix-en-Provence

marie-dominique-moustard « Je regardais la télévision lorsque j’ai reçu un SMS d’une amie me demandant de mettre les informations tout de suite. Ma famille vivant à Paris, je me suis jetée sur mon téléphone pour savoir si tout le monde se portait bien!
Depuis ces attentats je me sens beaucoup plus menacée, surtout lors de gros rassemblements. Je demande souvent des nouvelles aux gens que j’aime et je m’inquiète facilement
 ».

 

Robert Bessoudo, 50 ans, développeur informatique, Aix-en-Provence

robert-bessoudo« Même quand je travaille je reste toujours connecté à l’actualité donc je l’ai appris chez moi pendant que je travaillais. Une certaine retenue s’est installée envers les sorties désormais. 

J’observe un peu plus, je suis devenu plus méfiant. Je fais moins de concerts avec mes enfants par exemple. »

Valérie Gonzalez, 51 ans, aide auxiliaire en crèche, Aix-en-Provence

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« Lors des attentats du 13 novembre je dormais. J’ai appris la nouvelle le lendemain aux informations. Peu de temps après j’ai pris l’avion pour les Etats-Unis avec une escale en Turquie, lieu souvent frappé par des attentats.

Depuis, j’y pense mais j’essaie pour autant de continuer à vivre normalement. J’espère ne pas être au mauvais endroit au mauvais moment ».

 

Nita Ferrero, 27 ans, restauratrice, Aix-en-Provence

tina-ferrero« J’ai appris les événements le jour même chez moi, à la télévision, et j’ai eu peur pour mes amis à Paris. Cependant, c’est l’ambiance le lendemain à la boutique qui m’a le plus marquée: tristesse, mélancolie… 

Tout le monde tirait la tronche, comme un peuple en peine. Par la suite, mon commerce a connu une baisse d’affluence. Entre Paris et Nice, cela va encore nous tomber dessus, la peur ne passe pas ! »

Alain Sharkaoui, 60 ans, commerçant, Aix-en-Provence

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« Ce soir-là, je travaillais dans mon épicerie. J’ai appris la nouvelle sur Internet. Cet attentat m’a rendu plus méfiant vis-à-vis des rassemblements de foule, notamment en famille. Mes enfants deviennent grands et cela m’inquiète lorsqu’ils sortent dans des festivals de musique. »


Clément Rolly, 26 ans, vendeur, Aix-en-Provence

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« Je me reposais chez moi car je travaillais tôt le lendemain. Lorsque je l’ai appris, je suis resté pourtant fixé devant la télévision jusqu’à 3 heures du matin. À la vue des images, j’ai ressenti une sensation d’effroi et d’incompréhension.

Bien que fataliste, je reste loin de Paris pour le moment. Et en tant que vendeur sur le marché de Noël, je garde toujours à l’esprit l’éventualité d’un attentat. »


Sihem Douadi, 35 ans, chargée d’affaires en export, Aix-en-Provence

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« J’ai appris les événements le lendemain matin, en allumant ma télévision. Musulmane, j’ai éprouvé une profonde peine face à l’image renvoyée de ma religion. Ensuite la peur m’a gagnée. Dans un premier temps j’ai cherché à éviter les foules, les attroupements publics comme les cinémas et les centres commerciaux. »

 

Cédric Barnadut, 30 ans, écrivain, Aix-en-Provence 

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« Je me trouvais en Thaïlande au moment des attentats. Des touristes m’ont informé de ce qui se déroulait. Je me suis rendu compte seulement en rentrant de la gravité de ces événements. Pour moi, rien n’a vraiment changé hormis la sensibilité en tant qu’écrivain envers cette attaque visant notre culture ».

 

Olivier Roustin, 38 ans, primeur, Aix-en-Provence

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« Ce vendredi 13 novembre, je dînais en famille donc autant vous dire que la télévision n’entrait pas dans nos priorités. Je n’ai appris la terrible nouvelle que le lendemain. Du choc, de l’étonnement et de la tristesse, voilà mon ressenti… Maintenant lorsqu’avec ma famille nous sortons, un sentiment de peur nous habite. On réfléchit avant d’effectuer des sorties, par rapport aux mouvements de foules entre autres ».