Dans un rapport de 400 pages présenté lundi 8 octobre en Corée du Sud, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) met en garde sur les conséquences d’un réchauffement climatique supérieur à 1,5°C.

La sonnette d’alarme est tirée. Selon le Giec, les conséquences seraient dramatiques pour la planète si les températures venaient à augmenter de plus de 1,5°C. Les émissions de gaz à effet de serre générées par l’Homme ont déjà fait réchauffer la Terre de 1°C depuis l’époque pré-industrielle (1850). Sans prises d’initiatives, le réchauffement atteindrait dépasserait même les 1,5°C entre 2030 et 2052. Dans son dernier rapport publié lundi dernier, le groupe d’experts, mobilisant 91 spécialistes issus de 40 nations différentes, prévient que si ce scénario se réalise, le monde ne serait plus le même. Un degré en plus serait en effet désastreux pour l’écologie.

Des impacts irréversibles…

D’après les scientifiques, un réchauffement climatique de +2°C entraînerait des vagues de chaleur dans la plupart des régions du monde, tandis que les précipitations liées aux cyclones gagneraient en intensité. Les mers grimperaient de dix centimètres ce qui affecterait 10 millions de personnes supplémentaires. Du côté des espèces animales et végétales, ces +2°C les menaceraient dangereusement avec une augmentation des feux de forêts, ainsi que des pertes de territoire. Selon le rapport, 13 % de la surface de la terre changerait d’écosystème. A titre d’exemple, Paris aurait une température moyenne en été similaire à celle de la Côte d’Azur à l’horizon de 2100. 

Mais les experts montrent que ces dégâts pourraient être évités si le réchauffement climatique reste au seuil des + 1,5°C. A condition de se retrousser les manches ! Le chercheur Jim Skea, encourage les dirigeants mondiaux à prendre des mesures politiques pour lutter contre ce phénomène : « Les lois de la physique et de la chimie permettent de limiter la hausse à 1,5 °C, ainsi que les technologies, le changement des modes de vie et les investissements. La dernière chose, à laquelle les scientifiques ne peuvent répondre, c’est celle de la faisabilité politique et institutionnelle. »

mais une situation pas encore désespérée

Plusieurs solutions pourraient réduire les dégâts écologiques. La première : capturer le gaz à effet de serre afin de dépolluer l’atmosphère. Une seule usine dans le monde propose un concept novateur pour lutter contre ce fléau, il s’agit d’une centrale géothermique située en Islande. La structure se charge d’aspirer le CO2 pour l’enfouir sous terre et le retenir prisonnier sous une masse rocheuse. Deuxième solution : le développement des énergies renouvelables, dont le solaire. Les scientifiques relèvent que 2400 milliards de dollars d’investissements annuels sont nécessaires jusqu’en 2035 pour la transformation des systèmes énergétiques.

Le chantier à mener reste immense. Si les bonnes résolutions des gouvernements sont au rendez-vous, les actes manquent encore. Ce document du Giec compte bien servir de base de travail pour la COP24, qui se tiendra à la fin de l’année en Pologne.

Jennifer Guerrieri