Trois questions à Rémi Capeau, 22 ans, collaborateur de groupe politique au cabinet du maire.

Cézanne représente-t-il un argument touristique important pour la ville d’Aix ?

Rémi Capeau : Bien sûr ! Même si la ville n’a reconnu son génie artistique que tardivement, elle en a pleinement conscience aujourd’hui. Et on décline la « carte Cézanne », avec le Musée Granet par exemple, dans les parcours citadins qui retracent la vie de l’artiste… Cézanne joue un rôle déterminant dans l’attractivité de la ville. A l’international, Aix-en-Provence est connue comme étant la ville du peintre. Et ce qui colle à cette image de maître d’Aix, c’est le fait qu’il ait peint de nombreux décors qu’on peut retrouver ici. Picasso qui a beaucoup peint dans la ville mais jamais la ville d’Aix-en-Provence en elle-même.

Comment la ville s’implique-t-elle dans le patrimoine lié à l’artiste ?

R.C. : Cézanne permet de promouvoir la ville au niveau du tourisme d’affaires et culturel. Le Musée Granet possède une dizaine de ses œuvres – nous sommes propriétaires de son atelier et de sa bastide familiale – et des visites guidées ont été mises en place avec des associations. Malgré l’extension de la ville dans les années 1960, qui a écorché l’image des tableaux, notre priorité est de préserver les sites, les points de vue utilisés dans les œuvres de Cézanne. Par ailleurs, la ville ne fait pas payer les réalisateurs de films pour tourner comme pour le film sorti récemment Cézanne et moi. Cela engendre des retombées économiques importantes et positives sur la ville.

Avez-vous des objectifs futurs et précis liés aux sites de Paul Cézanne ?

R.C. : Cet automne, nous entamons une rénovation de la Bastide pour lui rendre son éclat d’antan. Elle devrait rouvrir ses portes au public en hiver 2018. Nous avons d’ailleurs racheté un terrain voisin afin de restaurer des points de vue de Cézanne. A travers le label « Smart City French Tech », on travaille également sur un projet de digitalisation –  sur 3 ans – du patrimoine via l’application « Aix ma ville ». Nous souhaitons intégrer des données sur Cézanne, virtualiser son patrimoine, pour faciliter l’accès à l’information aux futurs visiteurs, sur un parcours bien défini. Le « Belvédère des Peintres » d’où l’artiste peignait souvent, par exemple, pourra facilement être indiqué dans l’application.

Mathilde Lopez et Anna Kaiava