Le dossier « Écoles à Marseille – La honte de la République » publié en Une du quotidien Libération mardi dernier dresse un tableau consternant de la situation de certaines écoles de Marseille. Le résultat d’une « mauvaise gestion » pour Maryse Joissains-Masini qui fait de cette enquête un argument de plus dans sa lutte contre la métropole. Depuis deux jours, l’enquête menée par le journal Libération dans cinq écoles maternelles et primaires de Marseille a fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause, ce sont les mots « insalubrité », « vétusté » et « dangerosité des installations » que les journalistes ont utilisé pour décrire ce qu’ils ont découvert.

On se souvient que tout a commencé il y a quelques semaines, en novembre dernier, lorsque Charlotte Magri, une enseignante des quartiers Nord de Marseille a écrit une lettre ouverte à la Ministre de l’Éducation nationale pour dénoncer ces conditions qui « l’empêche de vivre et, pire encore, de travailler ». Par la suite, c’est une pétition, signée par plus de 15 000 personnes à ce jour, qui a permis d’alerter sur le sujet. La Ministre Najat Vallaud-Belkacem est elle-même montée au créneau en prenant très au sérieux ces écoles qu’elle considère « indignes de la République ».

Les différents témoignages pointent directement la responsabilité de la municipalité de Marseille. Son maire, Jean-Claude Gaudin, se défend en invoquant les 31 millions d’euros investis dans les écoles en 2015. Un écart entre les moyens mis en œuvre et les résultats qui n’échappe pas à la maire Les Républicains d’Aix-en-Provence, elle qui déplore que Marseille « dépense autant d’argent pour des résultats aussi catastrophiques » que ceux exposés par l’enquête de Libération. Pour elle, la preuve que « Marseille est dirigée par de mauvais gestionnaires (…) Et c’est à eux que l’État veut confier les rênes de la Métropole ? ».

Ce dossier sur les écoles marseillaises pourrait être la goutte d’eau qui fera déborder le vase… Maryse Joissains-Masini a en effet toujours affirmé son refus d’être associée à une ville « au bord de la tutelle » dans une métropole ayant pour unique but « d’éponger les déficits de Marseille avec l’argent des autres ». Elle dénonçait déjà, avant l’entrée en vigueur officielle d’Aix-Marseille-Provence, le 1er janvier 2016, une ville aux multiples problèmes : délinquance, ordures, faiblesse de l’emploi, chômage … et maintenant les écoles ! De quoi enfoncer le clou pour la maire d’Aix pour qui la métropole signerait la « mort programmée des territoires de Provence ».

Floriane Cantoro