L’association étudiante Cap’Humanitaire s’est réunie, mardi 26 février, pour la première fois cette année. Son but : accompagner les étudiants dans leur expérience de bénévolat, et les aider à partir en mission humanitaire.

Il sonne 19 heures lorsque la réunion débute dans le bâtiment Portalis, à la fac de droit d’Aix-en-Provence. Gabrielle, Amélie et Romane accueillent avec joie le public de volontaires. Les trois jeunes étudiantes en Master 2 Actions et Droit humanitaire forment le bureau de l’association. Sans tarder, Gabrielle, la Présidente, se lance dans une présentation du collectif et des projets qu’il porte. « En 2019 on veut élargir notre champ d’action, et vous permettre de vivre l’expérience de bénévole à 100% » s’enthousiasme-t-elle. Attention, il ne s’agit pas de n’importe quel bénévolat :  cette année, l’aide humanitaire s’attaque à la question migratoire et s’invite à Calais.

Du bénévolat pour tous

L’objectif premier de l’association reste d’aider au déplacement de plusieurs étudiants. Elle possède un partenariat avec l’Auberge des migrants à Calais. L’organisme regroupe plusieurs associations et intervient quotidiennement auprès des migrants. Ce pied à terre facilite le départ des bénévoles. L’association s’engage à payer le logement de l’étudiant lors de son séjour dans le nord. Les seuls frais à la charge de l’étudiant concernent le transport. « Pour des raisons logistiques, les bénévoles payent leur trajet, cela permet à chacun de partir quand il le souhaite. C’est trop contraignant de trouver des dates communes à tous les volontaires. De cette façon on multiplie les départs de nos bénévoles » se défend la présidente.

Cap’Humanitaire propose d’autres formes de bénévolat. Cela passe par de l’organisation d’événements autour de la question migratoire ; la collecte et la redistribution d’effets aux migrants et au plus démunis et, enfin, un accompagnement juridique. L’association propose une approche complète du bénévolat, de sorte à le rendre accessible à tous.

Une aide juridique, oui, mais pas que

Grâce à son partenariat avec l’Auberge des migrants, le collectif étudiant travaille avec « La cabane juridique ». La structure offre une aide juridique large et accompagne les habitants des camps de Calais dans leurs démarches. Les bénévoles de Cap’Humanitaire – souvent étudiants en droit – mettent à profit leurs connaissances juridiques pour répondre aux besoins des migrants, en plus d’apporter une aide sociale. Victor Barranger revient tout juste de son stage de Master 1, il l’a effectué à « La cabane juridique ». Le jeune homme retrace les moments forts de son expérience auprès des migrants. « Au début, c’est surtout de l’observation, la cabane soutient les migrants dans leur demandes juridique. Puis on effectue des recherches sur cinq thèmes comme la gestion des mineurs isolés étrangers ou les violences policières, pour argumenter et traiter au mieux les différents cas. J’ai beaucoup appris là-bas ! ». Amélie a, elle aussi, vécu plusieurs semaines à Calais. Bénévole le temps d’un été, elle chérit cette expérience qui alliait aide humanitaire et aide juridique.

Pourtant, Gabrielle insiste « Il n’y a pas besoin d’avoir un gros bagage en droit, le bénévolat est accessible à tout le monde. Il y a plusieurs façons de leur venir en aide ! ». Elle rassure ainsi les volontaires non juristes présents à la réunion. Le volet social prend une place importante au sein de Cap’Humanitaire et, également, dans les retours d’expérience. Victor se souvient : « Lorsque la confiance est installée, elle laisse place à des moments incroyables, des longues discussions avec les migrants malgré les difficultés de la langue. Ça nous change, on peut vraiment comprendre ce qui se passe là-bas. ».

Les actions et le message porté par Cap’Humanitaire convainquent l’assemblée nocturne. Les yeux de Salma, étudiante en Licence 3 de droit, s’illuminent à l’idée de pouvoir vivre l’aventure de bénévole. Visiblement elle n’est pas la seule.

Cécile Vassas