Les cinq principaux candidats à l’Elysée se sont retrouvés lundi à l’occasion d’un débat. Les idées, les promesses, ainsi que les piques ont fusé. Décryptage d’échanges pour le moins intense. 

L’heure de la bataille a enfin sonné. Chacun, dans son coin, se prépare à un combat épique. Une lutte de trois heures s’annonce pour François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean Luc Mélenchon, afin de convaincre les Français. De l’éducation à la place de la France dans le monde en passant par la laïcité, plusieurs grandes thématiques sont prévues. Le débat commence et le candidat Les Républicains, tiré au sort pour débuter, se lance. Puis chacun se présente tour à tour. Et chacun regrette l’absence « anti-démocratique » des six autres candidats.

La candidate frontiste expose des idées jugées « nauséabondes » par Benoît Hamon qui ouvre les hostilités. Par la suite, un sujet « sensible » arrive sur la table, l’immigration, et François Fillon attaque le premier. Le candidat LR défend les « quotas » quand le candidat du Front de Gauche expose, lui, un projet novateur entre socialisme et pragmatisme. « Avant de penser à l’immigration, il faut en finir avec les guerres et aider au développement ». Le thème suivant, celui de la laïcité, aboutit à un consensus entre les candidats de gauche et Emmanuel Macron, chacun voulant s’en tenir à la loi de 1905. Marine Le  Pen, fidèle à ses idées, insiste sur « la montée du fondamentalisme islamique » et « la pression de revendications incessantes », référence aux arguments vestimentaires ou alimentaires. Piqué au vif, JLM lui explique le ridicule de ses propos en lançant qu’elle ne peut pas mettre en place une police du vêtement… De nombreuses autres attaques sont d’ailleurs envoyées. Le candidat du Front de Gauche rappelle que « seuls François Fillon et Marine Le Pen sont concernés par des affaires judiciaires ». Quant au représentant du PS, il sous-entend qu’Emmanuel Macron profiterait de l’aide de lobbies.

La question de l’emploi s’est ensuite posée, le candidat En marche, Emmanuel Macron, propose de renvoyer la question du temps de travail aux accords internes. Il défend aussi une « plus grande liberté pour les entreprises ». Benoit Hamon se présente comme le candidat du travail. Marine Le Pen, elle, se contente de parler de « patriotisme économique », sans réellement l’expliquer. Le moment est venu de parler de la France sur la scène européenne et internationale. Certains évoquent des réticences à l’Europe, comme JLM et MLP; alors que les candidats PS ou LR veulent plus d’intégration. 

Omniprésent lors du débat, Jean-Luc Mélenchon apparaît comme le principal gagnant. Même si, il est vrai, il n’y a pas eu de vainqueur par KO, ni de grand perdant. Quant à François Fillon, il est resté assez discret, voire absent.

Peut-être en sera-t-il autrement lors du prochain débat, programmé le 4 avril, et qui verra cette fois les 11 candidats s’affronter. Reste à savoir si le prochain diffuseur, une chaîne de la TNT, connaîtra le même succès en matière d’audience. TF1 a en effet attiré 9,77 millions de téléspectateurs.

Valentin Farro