L’année politique française sera très dense, et marquée par de nombreuses échéances électorales. La plus importante pour la majorité des citoyens français demeure l’élection présidentielle, dont la campagne bat son plein. Pourtant, loin de permettre un vrai débat de fond, elle semble plutôt rythmée par les différents scandales secouant certains candidats. 
Le 25 janvier 2017, Le Canard Enchaîné dévoile le Penelope Gate, à savoir les soupçons d’emplois fictifs pesant sur la femme du candidat LR, François Fillon. Au fil des jours, cette affaire ne cesse de prendre de l’ampleur, et bascule dans le domaine judiciaire avec la mise en examen de l’ancien premier ministre. Depuis, les révélations s’enchaînent et l’enquête portant sur les potentiels emplois fictifs des membres de sa famille s’est étendue à des soupçons « d’escroquerie aggravée, de faux et usage de faux ». Les médias sont ainsi depuis fin janvier submergés de nouvelles informations sur les scandales affectant François Fillon et sa campagne. 
Si cette affaire est bel et bien la plus emblématique de la campagne de 2017, François Fillon n’est pas le seul candidat à être éclaboussé par des scandales. En effet, la candidate Marine Le Pen est également au cœur d’affaires financières. Le parlement européen réclame à son parti, le Front National, le remboursement de près de 300 000 euros. Le parti se voit reprocher d’avoir rémunéré Catherine Griset comme assistante parlementaire alors qu’elle était secrétaire puis chef de cabinet de la présidente du FN. Et c’est sans compter Emmanuel Macron, accusé par certains députés notamment, d’avoir utilisé des fonds publics lorsqu’il était ministre de l’économie pour financer sa future campagne. 
Ces affaires sont bien évidemment graves, si elles s’avèrent véridiques. Il est important pour chaque citoyen français d’avoir connaissance des pratiques de leur potentiel futur chef d’Etat afin de faire un choix le plus éclairé possible dans les urnes, en avril et en mai. Pourtant, les différents scandales semblent complètement dominer la campagne présidentielle. Qu’il s’agisse de la surabondance des informations relayées par les médias, les réseaux sociaux ou encore par les candidats entre eux, tous les canaux de communication sont utilisés à cette fin. 
Le danger semble alors que toute l’attention attirée sur ces différents évènements éloigne, voire empêche, la réalisation d’un vrai débat de fond. A un mois du premier tour de la présidentielle, ces  scandales entachent la bonne tenue de la campagne. Les Français, se sentant de moins en moins concernés par la politique, ne risquent pas de changer d’opinion… Et il semble donc primordial que le débat, et l’information, se recentrent sur les réels enjeux de la présidentielle.
Marie Gendra