« C’est dans les mots que nous pensons ». Deux siècles plus tard, cette affirmation de Hegel résonne toujours. Oui, l’on a des choses à dire, l’on a des revendications. A nos maux on joint mots. Et alors on peut tout exprimer. Cette faculté, à mettre des mots sur ses pensées, fait qu’il n’y a plus grande place pour l’ineffable. On peut tout dire, le beau, le laid, le redoutable. Et de ces envolées lyriques il convient de parler langage. Car s’entend par langage les mots, mais aussi les signes, les gestes, les rites. Quant aux mots, il y a ceux de la parole, et il y a ceux de l’écrit.

Ces différents aspects sont tous appréhendés, et valorisés par l’université. De son propre chef par les apprentissages qu’elle permet ; mais aussi par l’initiative des étudiants eux-mêmes, qui – n’en déplaise aux puristes – sont toujours, si ce n’est même davantage, attachés à la beauté de la parole, à la beauté de la langue, du phrasé, du discours, de l’éloquence. L’univers des mots est grand et prolifique. C’est par lui qu’on partage ses besoins, ses pensées, ses sentiments, ses souffrances, ses aspirations. Mais le mot n’est pas nécessairement attaché au son. On communique bien sûr par la parole, mais tout autant par le geste, le regard et le silence.

Maîtriser les mots, c’est aussi savoir s’exprimer convenablement, afin de convaincre et se faire entendre. Peu importe que ces mots soient parlés, écrits, signés ou chantés. D’orateur aguerri à poète incompris, le mot permet la description de la réalité. Le mot « est un être vivant. La main du songeur vibre et tremble en l’écrivant » (Victor Hugo).

 

Benjamine ROMBHOT