Plus grande université de France, Aix-Marseille compte de jeunes sportifs de haut niveau parmi ses étudiants. Aymeric Minne est l’un d’entre eux : il jongle entre sa carrière de handballeur au Pauc et son école d’ingénieur.

Alors que certains étudiants s’échinent à partager leur temps entre les cours et un job alimentaire, d’autres le font avec le sport de haut niveau. C’est le cas d’Aymeric Minne, élève de deuxième année de l’école d’ingénieur Polytech de l’AMU et accessoirement joueur du Pauc, le club de handball du Pays d’Aix. Arrivé l’été dernier de Toulouse, cet espoir du handball français de 18 ans cumule la vie étudiante et celle d’un sportif professionnel. Et ce n’est pas toujours facile entre les entraînements, « un ou deux par jour », et les matchs de D1 calés le mercredi à 20h. Plus que ça, Aymeric Minne avoue sans détour ne pas y arriver. « Ca ne se passe pas très bien. C’est dur de se mettre à fond dans les deux et ma préférence va vers le hand », confesse-t-il. Il faut dire que son intégration express dans l’effectif professionnel a accéléré les choses. Lui qui ne devait participer qu’aux entraînements avec le groupe, s’est rapidement retrouvé plongé dans le grand bain. L’espoir a participé à 12 matches sur 14 en championnat. Preuve de son potentiel et de son intégration, il a été nommé parmi les trois meilleurs joueurs de Ligue Nationale de Handball pour le mois de novembre. Imaginez George-Kevin Nkoudou à la faculté de droit…

Alors après cinq mois, ce titulaire d’un Bac Scientifique pense arrêter son école d’ingénieur. Pas question pour autant de ne rien prévoir d’autre, la carrière d’un sportif est trop aléatoire. Aymeric, c’est l’univers du sport qui l’intéresse, au delà de sa vie de joueur. « L’année dernière, j’ai entraîné une équipe de jeunes, ça m’avait bien plu alors je pense essayer ça », dit-il de manière incertaine. En vérité, il ne « sait pas encore », même s’il a des pistes. Ses certitudes sur ses performances sportives sont un miroir de ses incertitudes sur sa vie universitaire. Et il est conscient que, dans l’un comme dans l’autre, tout va vite. Dans les deux sens.

Robin Gabaston