Malgré la beauté incontestable de la ville d’eau, il n’est pas rare de voir les déchets s’entasser en son centre. Un réel problème, tant pour les citoyens que les pouvoirs publics, qui met en danger le « bon vivre ensemble ». Malgré les initiatives mises en place, la situation semble loin d’être résolue.

«Il est seulement midi et il y a déjà plusieurs sacs poubelles ouverts devant chez moi» souligne Sandrine. « Et c’est presque tous les jours pareil» ajoute cette aixoise de 42 ans. Loin de respecter les règles de vie commune, nombre d’Aixois continuent d’imposer aux autres les conséquences de leurs incivilités. En effet, l’accumulation des déchets dans les rues fait partie du quotidien aixois. Les problèmes de propreté ont plusieurs conséquences. La qualité de vie des citoyens est mise en danger, notamment du fait de l’apparition de nuisibles: rats, cafards. Et c’est sans compter le coût que représentent ces déchets pour la collectivité: pas moins de 485 000€ supplémentaires par an.

Pourtant, la lutte contre les incivilités est bel et bien lancée. Une brigade verte, à même de verbaliser les citoyens au comportement illégal, a été instaurée en 2007. Mais, ne comptant que trois membres, elle voyait l’efficacité de son action réduite. Dans le même sens, un code de la rue a été instauré en 2004, mettant en place différentes règles de conduite communes aux habitants de la ville. Il est par exemple inscrit que les poubelles peuvent être déposées en bas des immeubles du centre uniquement entre 18h45 et 19h30, et pas le dimanche. Une directive qui n’est de toute évidence pas respectée: « je ne suis même pas au courant de ces horaires, pourtant j’habite Aix depuis presque un an» affirme Charlie, étudiant d’origine avignonaise. Les camions de ramassage des déchets sont ainsi condamnés à passer plusieurs fois par jour, afin de ne pas laisser la saleté s’installer dans le cœur historique.

Mais loin de nuire uniquement au cadre de vie des citoyens, l’impact est également écologique. Les ordures ne sont généralement pas triées. «Ce n’est pas dû à un manque de conscience écologique, seulement les bacs de tri sont trop éloignés de chez moi, c’est compliqué» confie Sandrine. Même si les dispositifs de recyclages sont en augmentation, ils restent insuffisants, et peuvent décourager certains citoyens moins motivés.  De ce fait, encore 50% des déchets recyclables ne sont pas traités.

Il est donc nécessaire, tant pour des considérations citoyennes qu’écologiques de prendre le relais des pouvoirs publics. Sans forcément s’investir contre les incivilités, chacun est en mesure de stopper les siennes.

Marie Gendra