Mercredi dernier le Festival International d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence a ouvert sa billetterie pour sa 68ème édition, l’occasion de revenir sur cet événement prestigieux et incontournable.

Impossible de parler de culture à Aix-en-Provence sans mentionner son Festival International d’Art Lyrique. Considéré comme l’un des plus grands festivals lyriques européens, il réunit, chaque année, de grands artistes contemporains pour trois semaines de représentations, d’opéras et de concerts de musique classique. À l’instar de celui de Salzbourg, le festival a une prédilection pour les œuvres de Mozart qui en est le tutélaire.

Alliant répertoire classique et modernité, la structure a fait confiance cette année à l’artiste belge Brecht Evens pour la réalisation de son affiche. Salué comme un « petit génie » de la BD, l’auteur donne vie au Théâtre de l’Archevêché à travers un style expressionniste. « On a voulu faire dessiner des affiches par un artiste et non plus emprunter des œuvres déjà existantes », explique Jérôme Brunetière le secrétaire général de la structure.

Une programmation éclectique

Du 30 juin au 20 juillet prochains, la douce mélodie des airs classiques retentira au cœur de cinq lieux emblématiques de la culture aixoise: le Théâtre du jeu de paume, le Grand Théâtre de Provence, l’Archevêché, l’hôtel Manier d’Oppède et le conservatoire Darius Milhaud. Mettant toujours à l’honneur les grands classiques de l’opéra mais aussi les œuvres plus contemporaines, le festival offre à son public une programmation concoctée avec soin. En tête, le très attendu « Così fan tutte » de Mozart, mis en scène par Christophe Honoré, qui démontre la fidélité portée au répertoire du compositeur. « C’est ce qu’on attend du Festival d’Aix, de revisiter les grands chefs d’œuvres de l’artistes », affirme Jérôme Brunetière.

« Pelléas et Mélisande » de Debussy marque la coopération entre la Pologne et la France. Cette double production donne lieu à la construction d’un décor importé de Varsovie. Une exception puisque l’ensemble des décors est habituellement monté par les ateliers de Venelles. Le festival perpétue aussi deux cycles, l’un sur les œuvres de Georg F. Haendel avec « Il Trionfo del tempo e del disinganno » et l’autre sur celles d’Igor Stravinsk en présentant « Oedipus Rex / Symphonie de psaumes ». Un défi puisque les deux œuvres n’étaient, à l’origine, pas écrites dans le but d’être mises en scène. Enfin, le festival laisse la place aux nouvelles créations à travers « Kalîla Wa Dimna » de Moneim Adwan et « Seven Stones » d’Ondrej Adamek.

A noter enfin que malgré une programmation qui ne perd rien de sa richesse, les prix, eux, sont à la baisse. Connu pour ses tarifs très élevés (jusqu’à 270€ en catégorie supérieure), le festival se veut donc plus attractif, notamment pour les jeunes qui ne devront débourser « que » 9€ contre 15 auparavant. « Le tarif ne doit pas être un obstacle à la consommation ! » conclut d’ailleurs le secréatire général. Pour preuve, le festival inaugurera sa saison lors d’un concert accessible à tous les publics et gratuit le 26 juin 2016 sur le Cours Mirabeau.

Un brin d’histoire:

Le contexte d’après guerre donne à la France une envie de se reconstruire et de se divertir. Ainsi, dans la foulée du Festival de Cannes (1946) et du Festival d’Avignon (1947), le Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence est créé en 1948 par Gabriel Dussurget.

Au fil des années, le festival a souffert de la désaffection du public et des difficultés financières liées à sa croissance. Mais en 1998 une nouvelle politique est mise en place par Stéphane Lissner afin de rajeunir la programmation et faire du festival un événement culturel à nouveau attractif. Il créée notamment l’Académie Européenne de Musique, conçue comme un prolongement du Festival vers la pédagogie et la promotion des jeunes talents.

Depuis 2007, c’est Bernard Foccroulle qui dirige l’événement.

Célia Cazale