Professeur à l’université de droit d’Aix-en-Provence depuis 1989 et directeur du Magistère Journalisme et Communication des Organisations depuis 2002, Jean-Yves Naudet dirige en cette fin d’année universitaire les derniers cours de sa carrière. Très attaché au Magistère qu’il a dirigé pendant 12 ans, il a été un acteur majeur du financement de cette formation.

C’est avec émotion qu’il a dispensé mardi 2 avril son dernier cours d’économie à l’université de droit d’Aix-en-Provence. C’était aussi le dernier cours de sa carrière. Il nous a reçu dans la salle jouxtant le secrétariat du Magistère après son dernier cours avec la 26e promotion. « Cela va faire 44 ans que j’enseigne, 44 générations en quelque sorte… Il était donc temps que j’arrête! », confie-t-il avec un brin de nostalgie.

Entre son poste de directeur du Magistère JCO, la direction du diplôme universitaire d’éthique économique et des affaires, et sa participation à l’écriture de nombreux ouvrages, Jean-Yves Naudet est un homme occupé.

Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence et docteur en économie, Jean-Yves Naudet a d’abord fait ses armes en tant qu’assistant à l’IEP puis à l’université de droit en 1971. Il obtient le grade de professeur en 1989. La même année il est nommé assesseur du doyen de la Faculté de droit avant de devenir vice-président en 1994.

Habitué aux « masses » d’étudiants à l’université, il prend la direction du Magistère JCO en 2002, après le départ de son fondateur Jean Pierre Centi. Il enseigne alors l’économie et le journalisme à des promotions de 30 étudiants. Un souvenir marquant dans son parcours à la tête du Magistère; l’occasion pour lui de découvrir une certaine proximité avec ses étudiants. Une proximité qu’il cultivera au fil des années en tant que directeur de ce « diplôme de l’excellence républicaine » selon son créateur, Jean-Pierre Chevènement. 

En tant que directeur, Jean-Yves Naudet était également le responsable du financement de cette formation en journalisme et communication. Pour lui, deux solutions sont envisageables pour renforcer son budget. Il préconise dans un premier temps le développement de la taxe d’apprentissage (un impôt que doivent verser toutes les entreprises), « en jouant notamment sur le réseau des anciens diplômés ainsi que sur les familles et amis d’étudiants qui, pour des raisons professionnelles, seraient en capacité de le faire » nous confie-t-il. Le Magistère JCO reçoit actuellement environ 1000 euros chaque année grâce à cette taxe.

L’autre solution envisagée par M. Naudet est le développement des partenariats comme les conventions avec les collectivités locales. Une convention existe déjà avec la Communauté du Pays d’Aix et assure une recette supplémentaire de 3000 euros chaque année.

L’ancien directeur exclut pour autant, « sauf situation dramatique », l’augmentation des droits de scolarité qui s’élève à près de 1150 euros par an et par étudiant. « Je ne veux pas de sélection par l’argent, même si je trouve normal que pour un diplôme à fort encadrement comme le nôtre, les étudiants participent, mais pas au delà des sommes actuelles » conclut-il.

Jérémy Bouillard