Depuis six jours, le mouvement des gilets jaunes continue. Les Français se mobilisent toujours pour faire entendre leur colère. La hausse des carburants était leur première revendication. Mais aujourd’hui, cela s’étend plus largement au pouvoir d’achat. Partout en France, toutes les grandes autoroutes sont bloquées, l’entrée des grandes villes, des raffineries (Total), …

Soutenu par 77% des français, le mouvement prévoit de nouvelles manifestations demain 24 novembre à Paris sur le Champ de Mars. Bien qu’ils n’y soient pas autorisés, les participants souhaitent se rendre Place de la Concorde. Samedi 17 novembre, les premiers rassemblements ont créé la surprise générale : 283 000 gilets jaunes ont envahi autoroutes, rond-points et péages sur environ 2000 sites. Même si 66% des Français pensent que les gilets jaunes devraient continuer, nombreux sont ceux qui désapprouvent, non pas les revendications, mais les actions entreprises. Certains routiers ont décidé de bloquer l’action des manifestants car celle-ci nuit à leur activité. De plus, certains commerçants et entreprises, par manque de clients, souffrent et voient leur chiffre d’affaires baisser drastiquement en cette période de fêtes. Deux morts et plus de 500 blessés viennent ternir l’image du mouvement.

L’action des gilets jaunes a été particulièrement virulente à la Réunion. L’état d’urgence a été décrété. Les autorités ont dû instaurer un couvre-feu à 21h. Les Belges se sont également fait entendre à ce sujet et ont organisé des manifestations similaires. Dimanche 18 novembre, face à toute cette agitation, le premier ministre Edouard Philippe s’est exprimé sur France 2. Il a déclaré que le gouvernement ne céderait pas et maintiendrait son cap.

Trois questions à Nelly Destève, Directrice de la Communication chez Vinci Autoroutes

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Quelles sont les perturbations auxquelles fait face le réseau autoroutier Vinci depuis le début du mouvement des gilets jaunes samedi dernier ?

Les plus grosses perturbations sont situées au niveau des barrières de péage et des échangeurs. De nombreux sites sont perturbés. Nous recommandons une grande prudence car des piétons sont sur la chaussée. On constate des ralentissements sur les autoroutes, mais c’est surtout au niveau des entrées et des sorties que la situation est difficile. En effet, des manifestants bloquent les giratoires d’accès aux autoroutes avec des palettes, des camions, des voitures. De plus, nous n’avons pas la main sur la situation à ce niveau-là. C’est la préfecture qui décide de fermer ou non les accès, pour cause de maintien de l’ordre public. C’est comme ça qu’en début de semaine quasiment toutes les sorties de l’A7 étaient fermées. De plus, les barrages bougent car les gilets-jaunes se déplacent. C’est très dangereux et très difficile à gérer.

Quelles consignes donnez-vous aux agents sur place ?

Les agents Vinci sur place ont trois missions : aider les usagers, assurer leur sécurité et veillez à rester eux-mêmes en sécurité. Pour aider les usagers, nous leur conseillons de s’informer avant de partir. Le site Vinci Autoroutes est mis à jour toutes les 30 min, nous envoyons des communiqués de presse toutes les 2 à 3 heures. Nous leur recommandons d’utiliser Twitter car notre compte est actualisé en temps réel.  Ils peuvent aussi écouter les points infos trafic toutes les quinze minutes sur la radio 107.7. Tout cela permet de donner aux usagers le plus d’infos possible, de façon très rapide pour éviter que la situation déjà très tendue se dégrade.

Avez-vous subi d’importantes dégradations sur vos infrastructures ?  Avez-vous des premières estimations sur les conséquences économiques pour l’entreprise ?

Il est encore beaucoup trop tôt pour avoir une première évaluation concrète de l’étendue des conséquences. Mais ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a un certain nombre d’opérations « péages ouverts ». Par conséquent, les perceptions du paiement des péages sur les sites touchés par ce genre d’opération ne peuvent être effectuées. En ce qui concerne les dégradations, nous faisons face à des actes de violence. Nous avons une barrière à péage incendiée, voire totalement détruite dans la nuit de lundi à mardi au niveau de Virsac en Gironde. Les dégâts matériels sur ce site sont déjà très élevés. Dans la mesure du possible, les autorités de gendarmerie sont mobilisées, mais ils ne peuvent pas être partout pour sécuriser les usagers, les manifestants et les infrastructures. Ce qu’il faut retenir c’est que nous recommandons aux automobilistes, mais aussi aux manifestants, de faire preuve d’une extrême prudence sur la route. La situation demeure très dangereuse et peut évoluer.

 

Anna Blay, Diane Bouffiès, Hugo Chirossel, Louis-Guillaume Fèvre, Pierre-Marie Federici Agathe Leduc, Lucie Mayoral, Jean-Baptiste Robert