Stop aux poils, il existe une solution définitive : l’épilation au laser. Mais entre fausses appréhensions et réelles contraintes, les avis sur la technique divisent. Explications.

La cire et le rasoir seraient-ils devenus obsolètes ? À en juger par le succès de l’épilation au laser, la question se pose réellement. Et cela se comprend ! En s’attaquant au pigment des poils, la mélanine, le laser donne une solution définitive à l’épilation. Réalisée par un dermatologue, la technique est simple : la lumière du laser, absorbée par le pigment du poil et transformée en chaleur, détruit le poil sans endommager la peau. Pour que cela fonctionne, les sujets doivent se présenter à la séance lorsque les poils sont en pleine repousse. Et comme ils ne repoussent pas tous en même temps, l’épilation laser nécessite plusieurs séances espacées de 6 à 8 semaines. Question budget, il faut compter 100€ pour les aisselles, entre 150 et 200€ le maillot et de 250 à 400€ les jambes. La séance, bien sûr ! Un budget conséquent qui nécessite de peser le « pour » et le « contre ».

POUR : Dr Julie Cendras, dermatologue : « C’est magique et sans risques ! »

Dr J.C : « Malgré les appréhensions, l’épilation au laser ne présente aucun danger pour la peau. Évidemment, au cours des séances, il peut y avoir un léger risque de brûlure mais celui-ci n’est pas inhérent à la pratique, loin de là. Il ne peut être que la conséquence d’une erreur du dermatologue dans le réglage de l’appareil, qui se fait en fonction de la peau et de la pilosité. En effet, tout l’art de l’épilation au laser consiste à savoir doser l’énergie du laser pour détruire le poil sans endommager la peau. Mais ça, c’est notre travail. De plus, aujourd’hui, il existe des lasers modernes équipés de systèmes pulvérisant de l’air froid permettant justement de protéger efficacement la peau de la chaleur. Cela réduit aussi considérablement la douleur, ce qui n’est pas négligeable ! Bien sûr, il existe des contre-indications : les personnes présentant des maladies ou une hypersensibilité de la peau, les femmes enceintes, les peaux trop bronzées, les grains de beauté… Dans ces cas, je refuse de pratiquer l’épilation au laser. Mais, au-delà de ces contre-indications, lorsqu’une personne parfaitement disposée à avoir recours au laser vient me voir, je fais suite à sa demande sans hésitation. Je le lui recommande même. L’épilation au laser c’est magique et sans risque. La preuve, toutes les dermatologues y ont eu recours ! ».

CONTRE : Mais, à côté de cet avis professionnel positif, la liste des arguments « contre » l’épilation au laser est longue.

Des zones plus risquées que d’autres

Tous les dermatologues sont unanimes : l’épilation au laser n’est pas un danger pour la peau. Mais si elle l’était pour autre chose ? Des réserves ont été émises en ce qui concerne le maillot et les aisselles, zones pour lesquelles « les bulbes à brûler se trouvent à côté de chaînes ganglionnaires » explique Leslie Granier, esthéticienne. « Cette pratique reste à ce jour trop récente et marginale pour juger de son impact, à terme, sur ces ganglions ». Des réticences d’ailleurs corroborées par la contre-indication pour les femmes enceintes.

Une efficacité discutable

Le laser fonctionnant par contraste entre la couleur du poil et celle de la peau, il sera beaucoup plus efficace sur les poils foncés et les peaux claires. De plus, l’épilation au laser n’est jamais réellement définitive. Il reste toujours 10 à 20 % de pilosité résiduelle, inaccessible au laser car les poils sont trop fins et épars. Aussi, les femmes qui ont recours à ce mode d’épilation reviennent au moins une fois par an chez leur dermatologue pour des retouches. De plus, la chaleur du laser peut parfois stimuler le poil au lieu de le détruire : on parle de repousses paradoxales. Dommage pour une technique censée éliminer les poils à vie…

À chacun maintenant de placer ces informations sur les plateaux « pour » et « contre » de la balance pour la faire enfin pencher d’un coté.

Floriane Cantoro