Au mois d’octobre, la hausse annoncée du prix du carburant se poursuit. Le mois dernier, la ministre des transports, Elisabeth Borne, avait indiqué que le diesel augmenterait de 7 centimes par litre et la taxe sur les carburants de 4 centimes. Si les automobilistes s’indignent de cette situation, certains profitent de cette hausse, comme Nolan, patron d’un magasin de vente et location de vélos à Marseille.

Au comptoir de son steedy-shop, Nolan a le sourire. Son magasin de vente, location et entretien de vélos électriques se porte bien. Mieux encore, depuis quelques semaines, il constate une recrudescence de la fréquentation. Une augmentation qui, d’après lui, n’est pas sans rapport avec la hausse du carburant.

« A la rentrée, on s’inquiétait du maintien de notre activité. A Marseille, une fois l’été terminé, les gens ont tendance à ranger leurs vélos en attendant que le soleil revienne. Mais au mois de septembre, beaucoup sont venus nous en acheter. Comme ils passent un moment dans l’atelier, nous avons l’occasion de discuter avec eux, et ils sont nombreux à vouloir passer au vélo électrique par rejet de la voiture. »

Lorsqu’on interroge Nolan sur les raisons de ce rejet, l’explication est limpide. « Au-delà des difficultés de circulation en centre-ville et de la pollution, c’est surtout le coût de la voiture qui revient comme argument principal. La semaine dernière, un client nous expliquait que la hausse du diesel est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La voiture est un gouffre financier pour beaucoup de personnes et ils se rendent compte qu’investir dans un vélo électrique est très intéressant. C’est un véhicule propre et très économique : on ne passe à la pompe qu’en cas de crevaison. »

Le choix du vélo comme mode de transport n’est certes pas viable pour tout le monde, mais il reste un bon choix pour les trajets courts et quotidiens.

Le gouvernement a d’ailleurs annoncé un « plan vélo » pour les zones urbaines, et souhaiterait également développer le covoiturage. Selon Elisabeth Borne, ces mesures doivent permettre de suivre la « trajectoire carbone » fixée par le gouvernement, et ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Mais le problème reste entier pour les automobilistes vivant en zones rurales, le vélo n’étant pas une solution pérenne pour les longs trajets ou le transport de personnes et de marchandises. Treize députés de La République En Marche ont d’ailleurs déposé un amendement qui sera examiné dans le cadre du projet de loi de finances. Il doit instituer une prime de mobilité pour les usagers qui n’ont pas d’autres choix que d’utiliser leurs véhicules à moteur.

Lucas Kasprzac