« Messieurs votre carte bleue est la seule chose de 5,5 cm dont vous soyez fiers », voilà une des phrases que l’on peut retenir de Baptiste Daligaux. Rencontre avec l’un des plus jeunes gagnants du concours Démosthène, un étudiant qui a effectué « tout son parcours scolaire de la maternelle au lycée à Aix » et qui en outre a toujours admiré les participants de Démosthène…

Qu’est-ce qui t’a poussé à participer au concours ?

Je peux dire que c’est par un fait de circonstance. En effet, j’ai toujours regardé les participants d’un œil admiratif. Une amie m’a donc inscrit sans que je sois au courant, elle savait que ça me correspondait. Et comme c’était ma première participation, à chaque épreuve je ne me sentais pas bien mais j’ai toujours donné mon maximum et c’est passé !

Avec le recul, penses tu que avais toutes les qualités pré requises ?

Selon moi il est impératif de parvenir à évacuer le stress, de faire abstraction du monde. Par ailleurs, une certaine aisance à l’oral est un prérequis. C’est une question d’état d’esprit !  Il est nécessaire de posséder un minimum de culture générale et d’humour. Et bien sûr être capable de traiter une question absurde à travers tous les angles !

Il est impératif d’opérer une distinction entre ce que tu exprimes et la vie de tous les jours. Je m’amusais à être macho, à taper sur la faculté de droit et enjoliver la fac de lettres. C’est toujours plus facile de simuler une personnalité que d’assumer pleinement la sienne.

Cela a t-il été le cas pour la finale : « est-il vraiment phénoménal »?

Un sujet de plus à la con !

Ce qui est beau avec ce concours, c’est qu’aucune question, y compris en finale n’est juridique, elles sont vastes et laissent le champ à ta personnalité. La manière de traiter le sujet sera différente d’une personne à une autre. Néanmoins, on retrouve d’un sujet à un autre la patte de chaque candidat, les mêmes signes.

Et bien sûr cette victoire a changé ta vie…

Je suis content d’avoir gagné même si je suis conscient que des candidats sont plus forts que moi, tels que Lucas Manivel ou Florian Engel. Je ne me sens pas meilleur que les autres. Je pense avoir bénéficié d’un effet de fraicheur !

Fraîcheur et donc capacité pour gérer la pression, tu as truc ?

Non je n’en ai aucun. Je suis mort de trouille. Je prépare bien mes sujets en avance et seul. Je sais que certains le font en groupe, moi je préfère être seul. Comme ça, j’incarne mon sujet, c’est le meilleur moyen de te l’approprier ton texte.

Ce stress est terrible, et surtout, il s’évacue lentement ! Une fois que tu as finis, ça recommence, tu ne souffles jamais.

Une grosse fête peut-être pour décompresser ?

Je suis allé au restaurant avec mes amis, des personnes de la faculté et les membres du jury aux alentours de la place des 4 dauphins. Nous sommes ensuite allés au Mistral. L’after s’est passée dans un appartement et j’ai fini avec Lucas Manivel, l’un de mes concurrents à philosopher jusqu’à 7h30 du matin autour d’un café.

Ensuite, le retour aux études a t-il était simple ?

Non, d’ailleurs j’ai raté le TD le lendemain de la victoire, je n’étais pas assez frais pour y assister. J’ai mis 15 jours entre parenthèses, j’ai donc accumulé beaucoup de retard dans mes cours.

Comptes-tu retenter l’expérience ?

Je ne sais pas encore. Soyons clair, il y a très peu de chances pour que je gagne à nouveau Mais, comme l’oral est un atout dans le milieu juridique, je ne me ferme pas à l’idée. Et si certains hésitent à s’inscrire, je n’ai qu’une seule chose à leur dire : qui ne tente rien n’a rien donc tentez le…

Qu’as-tu prévu pour l’avenir ?

Je souhaite continuer mes études en droit, j’envisage de passer le CRFPA dans l’optique d’être avocat pénaliste. Des figures telles que Marc Bonnant ou encore Eric Dupont-Moretti m’inspirent ! Le métier de procureur me plait aussi, ainsi je ne serai pas contre tenter l’ENM.

Léa Sacchero